Gaec de la Croisière : Toujours vouloir plus pour faire mieux avec des vaches qui vieillissent

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Entré dans le Top 100 en 2015 à la 49e place, le Gaec de la Croisière arrive au classement 2019 à la 5ème place en Note Globale avec un pointage de 87,6 points, un effectif de 115 vaches et une production à plus de 10000 kg de lait.

Deux frères, Sébastien et Mickaël Coursière, ainsi qu’un copain d’école Vincent Barré, sont associés au Gaec de la Croisière à Boucé dans l’Orne. Ils sont à la tête d’un troupeau de 115 vaches Prim’Holstein, d’un élevage naisseur / engraisseur de 240 truies, 300 hectares et depuis l’automne 2017 d’une unité de méthanisation.

A l’aide de son salarié, c’est Mickaël qui gère le troupeau. Ce passionné de belles vaches fait le constat il y a quelques années que son troupeau était trop jeune, qu’il n’arrivait pas à les faire vieillir comme il le souhaiterait. S’en suit un objectif : longévité.

Plusieurs axes d’amélioration sont mis en œuvre :

  • La sécurité des animaux avec la suppression des pneus sur les tas de silos, la pose de tapis sur les sols, l’installation de ventilateurs qui a permis un assainissement du bâtiment et donc une réduction des mammites ;
  • Une optimisation de l’alimentation ;
  • Un confort de logement des vaches laitières.

Le troupeau est géré en deux lots : le premier sur aire paillée vidée une fois par semaine et le 2e sur caillebotis refait en 2019 avec une adaptation des dimensions des logettes et installation de matelas Cowhouse. 2 robots Lely sont en service depuis 2011.

La sélection sur la morphologie des vaches est bien sûr un de ses axes majeurs pour faire bien vieillir ses vaches, après une période avec beaucoup d’achat d’embryons il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui, tous les animaux sont inséminés en race pure pour continuer de sélectionner toutes les familles. Quelques collectes par an permettent d’intensifier le niveau de sélection et de développer des familles avec moins d’effectifs.

Peu de taureaux différents sont utilisés (4 à 5 par an), la profondeur du pedigree est très importante dans leur choix, ensuite ils doivent tous être très améliorateurs dans l’arrière pis mais un autre point important : pas de morphologie sans production. Dernièrement, les taureaux utilisés étaient Unix, Alligator, Denver, Barolo sg.

Chez les primipares, Solomon et Tonka sont très représentés et dans les vaches qui ont bien vieilli les filles de Windbrook, Atwood, Lauthority sont encore bien présentes dans le troupeau.

Concernant les familles de vaches qui fonctionnent bien dans le troupeau, on peut noter celle de Regancrest Durham Barbie EX92. Il y a une dizaine d’années, 13 embryons ont été achetés issus de cette vache et aujourd’hui elle est à l’origine d’un quart du troupeau, elle engendre des vaches hors normes avec beaucoup de production et des hauts pointages.

Il y a aussi la famille Golden-Oaks Mark Prudence EX-95, beaucoup de lait et de très bons pointages sur cette souche, « on peut espérer d’ici peu de temps une dixième génération de vache excellente ».

D’autres vaches ont marqué l’éleveur dont certaines issues du troupeau d’origine. Tout particulièrement, La Croisière Imerina (Atwood/ Bolivia) qui en 2016 remporte au Space le prix de Championne Espoir ainsi que celui de Réserve Grande Championne. Cette vache n’a pas concouru sous les couleurs du Gaec de la Croisière. En effet, Mickaël Croisière depuis l’arrivée de l’affixe « la Croisière » n’hésite pas à vendre ses meilleures vaches et les mettre dans les mains de ceux qui savent les préparer pour les concours pour une meilleure valorisation de celles-ci et ainsi faire une bonne publicité pour le Gaec.

La Croisière Imérina

Le troupeau ne se trouve pas démuni de ces départs car aujourd’hui toutes les vaches ont leurs places et méritent d’être travaillées.

Pour obtenir une telle moyenne de pointage, toutes les primipares pointées en dessous 85 points sont vendues, cela permet aussi de faire de la place pour celles qui vieillissent et qui prennent des points. On trouve aujourd’hui dans le troupeau 20 Excellentes et 95 Très Bonnes.

Dans les années à venir, l’objectif est d’aller plus loin dans le système : faire vieillir pour faire des points et pouvoir ressortir sur les concours des vaches qui gagnent.