Historique : de Pie Noire à Prim’Holstein

L’ensemble des Pie Noire du monde semble provenir d’une même région du littoral de la mer du Nord, comprise entre les régions de la Frise (Pays-Bas) et du Jütland (Danemark) en passant par le Holstein (Allemagne).

Cette race de type mixte est essentiellement située dans cette région jusqu’à la fin 18ème siècle. Elle est caractérisée par une grande taille, un squelette plutôt fin, des cornes courtes et une robe le plus souvent pie, une très bonne aptitude laitière, ainsi qu’une bonne aptitude à l’engraissement.
Le développement du cheptel hollandais est resté relativement modeste jusqu’au 18ème siècle principalement à cause des inondations, des guerres et des épizooties. La race ne se développera vraiment au Pays-Bas qu’à partir du 19ème siècle.

Vache Hollandaise 1880

Photo : Vache Hollandaise, fin du 19e siècle

Cette race va être exportée avec les grandes expéditions des navigateurs hollandais au 19ème siècle. Ils emportent alors avec eux plusieurs milliers d’animaux de la race baptisée Holstein Friesian au Canada et simplement Holstein aux Etats Unis. Le rameau américain de la race apparaît alors. Depuis cette date, la sélection outre-atlantique s’est faite pratiquement sans apport de sang nouveau.

La race va rapidement conquérir l’Amérique centrale et du Sud, mais aussi l’Europe. En effet, au même moment, cette race faisait son apparition sur le sol français. D’abord au Nord, elle va progressivement s’étendre, sous le nom de Hollandaise. Elle était alors surtout remarquée pour ses qualités laitières. Dans le même temps, les importations de reproducteurs des Pays-Bas continuent et les effectifs progressent jusqu’en 1914.

Après la première guerre mondiale, le cheptel se reconstitue, tandis que le développement de la consommation urbaine entraîne l’émergence de véritables « Bassin Laitiers » autour des grandes villes où l’homogénéité des qualités laitières de la Frisonne l’emportait sur les autres races.

L’importance de ce cheptel et le désir d’améliorer la race conduisent des éleveurs du Nord de la France à créer en 1922, à Lille, le Livre Généalogique de la race Hollandaise. Son rôle est alors d’enregistrer dans le livre les animaux répondant à un « standard de race » garantissant leurs origines.
A l’issue des deux guerres mondiales, l’effectif français de la race a fortement diminué. Aussi, des importations des Pays Bas auront lieu pour reconstituer les cheptels dévastés par la guerre. La race atteint 840 000 têtes en 1943, ce qui ne représente encore que 5,2% du cheptel bovin français.

Jusqu’alors, les animaux des deux principaux berceaux (américains et européens) présentent les mêmes caractéristiques de production et de morphologie. C’est à la fin de la seconde guerre mondiale que les éleveurs américains vont intensifier la sélection sur la production laitière et les qualités de mamelles tandis qu’en Europe, on travaille à l’amélioration du taux butyreux et de la conformation. La race d’alors était considérée comme fragile et insuffisamment rustique.

C’est pourquoi, en France, les objectifs de sélection de l’époque sont de faire de cette race un type mixte, ce qui se traduit par une réduction du format et du développement. Et la race est rebaptisée Française Frisonne Pie Noire (FFPN) en 1952.

Vache Frisonne 1950

Photo : Vache Frisonne dans les années 1950

Après la seconde guerre mondiale, la progression de la race se poursuit, du fait d’une plus grande consommation des produits laitiers, et d’une spécialisation de la production. Au cours des années 60-70, un contexte économique devenu très favorable à la production laitière va inciter les éleveurs européens à importer massivement des taureaux Holstein des Etats-Unis et du Canada pour améliorer la productivité laitière de leurs animaux et ainsi intensifier leur production.

 

A partir de 1966, date de la première importation d’origine canadienne, l’utilisation de géniteurs de souche Holstein sera croissante. C’est alors que la Française Frisonne mixte se spécialise en production laitière en améliorant son gabarit et la qualité de sa mamelle. La race contient alors des animaux d’origine européenne et américaine.

En 1974, tous les animaux de type hollandais sont englobés sous le terme de Françaises Frisonnes (FF), y compris les animaux à robe rouge (2% de la population raciale). L’importance de la Frisonne dans le cheptel national n’a fait que croître.

En 1990, la Française Frisonne devient la Prim’Holstein.

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