Visites d’élevages organisées par Armor Prim’Holstein dans le Finistère

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Le jeudi 20 juin 2024 une trentaine d’éleveurs du syndicat Armor Prim’Holstein se sont donnés rendez-vous dans le Finistère afin de découvrir deux exploitations : le GAEC Des Deux Vallées et le GAEC Toullec.

GAEC Des Deux Vallées

Pour débuter la journée, nous nous sommes rendus au GAEC Des Deux Vallées situé sur la commune de Landudec, où nous avons été accueillis par les frères GENTRIC.

Cette exploitation est dirigée par quatre associés, elle est composée d’un troupeau de 220 vaches laitières, 330 hectares, une méthanisation et un séchoir.

Il y a encore 2 ans, leur élevage était inscrit dans une démarche d’agriculture biologique avec un système très herbager. Aujourd’hui, ils sont repassés en conventionnel en maintenant la même base d’alimentation et de gestion de troupeau.

Atelier lait

Les 220 vaches laitières sont divisées en deux lots, d’un côté les primipares vivant sur une aire paillée, de l’autre les multipares évoluant dans un bâtiment logettes paillées. Le bâtiment est équipé de portes de pâturage ce qui permet aux vaches d’y avoir un accès libre.

Les deux lots sont traits par les trois robots de traite Lely, un outil qui leur a permis d’accroitre leur production laitière. En moyenne, la production de lait par vache est comprise entre 37 et 38 kg, ce qui amène à près de 1.9 million de litres livrés à la laiterie.

C’est également grâce à une ration identique tout au long de l’année que les éleveurs arrivent à maintenir le bon niveau de production, la ration est composée d’ensilage d’herbe, de maïs épi et de correcteur azotée 70/30, la quantité distribuée est variable en fonction de l’herbe disponible au pâturage.

Elevage des génisses

Les éleveurs se sont équipés d’un décongélateur de colostrum « Coloquick », qui permet de décongeler en une vingtaine de minutes le colostrum et de le chauffer à bonne température sans compromettre sa qualité. Cet outil leur permet de distribuer aux veaux dans un temps imparti un colostrum de qualité.

Les génisses sont élevées au lait entier pasteurisé, elles ont maximum 5 litres de lait par jour, elles sont sevrées en moyenne à l’âge de trois mois. A côté de l’alimentation lactée, elles ont également du foin et du concentré distribué quotidiennement.

Côté logement, durant leurs premières semaines de vie, elles sont élevées dans des cases individuelles, avant de passer dans des cases collectives. Elles vont ensuite à l’herbe le plus tôt possible en fonction de la saison.

Génétique

D’un point de vue génétique, les objectifs de sélection sont clairs : ils misent sur des taureaux proposant une morphologie solide pour accroitre la longévité du troupeau (actuellement 3.4 lactations en moyenne), ils recherchent également des mamelles fonctionnelles pour l’efficacité au robot, tout en optimisant la productivité. Ils inséminent eux-mêmes et ont fait le choix de se fournir en doses chez tous les fournisseurs afin de sélectionner uniquement les meilleurs taureaux génomiques ou confirmés qui correspondent au mieux à l’élevage.

Côté femelle, seules les bonnes souches maternelles sont travaillées, pour assurer un renouvellement de qualité.

Méthanisation

En 2019, les associés du GAEC des Deux Vallées ont mis en route une unité de méthanisation. Les intrants sont issus de l’exploitation et aussi de fermes voisines. De ce processus on obtient du digestat, utilisé en engrais, et du méthane, utilisé pour la production d’électricité sur l’exploitation.

Après un déjeuner convivial, les éleveurs du syndicat Armor Prim’Holstein ont repris la route direction Plomelin pour découvrir le GAEC Toullec.

Le GAEC Toullec

Le GAEC Toullec est une exploitation laitière dirigée par deux frères, Jérôme et Benoît Toullec. Ils sont à la tête d’un élevage de 115 vaches et 145 génisses, sur une SAU de 230 ha.

C’est un élevage Prim’holstein reconnu en France et à travers le monde pour la qualité de ses animaux. Ils font partie du TOP 10 de pointage français en étant classé 5ème en 2023 avec une moyenne de 87,4 points. Ils se distinguent très régulièrement sur les concours. On retrouve également des taureaux de leur exploitation sous le préfixe JBT dans différents organismes génétiques.

Bâtiment et système d’élevage

Les animaux sont présents sur le site historique de l’exploitation qui n’a pas cessé d’évoluer. Le bâtiment des vaches laitières a été construit en 1968, réaménagé en 1996 et agrandi en 2007 pour suivre la dynamique du troupeau.

Le bâtiment des vaches comprend un couloir d’alimentation central avec 112 places à l’auge, il est équipé de logettes sur matelas et de logettes paillées quotidiennement.

Depuis 2019, les vaches bénéficient d’une salle de traite 2×6 TPA avec des griffes ADF. Cet outil réalise le post trempage et la désinfection des trayons, ce qui permet de gagner un temps considérable.

Les génisses sont élevées en cases individuelles les premières semaines avant d’être déplacées en cases collectives par lot de 6 jusqu’à leurs 4-5 mois. Elles sont rapidement emmenées au champ quand les conditions météorologiques le permettent.

La vente d’animaux fait partie intégrante de l’exploitation. Chaque année entre 50 et 60 vaches sont vendues en lait en France ou à l’export. Une trentaine de mâles sont également vendus pour de la saillie naturelle, et d’autres dans des centres d’inséminations. Ils font également de la vente d’embryons et de génisses.

Les éleveurs font naitre un maximum d’animaux pour répondre à leurs objectifs de sélection. Ils sont donc très attentifs lors des vêlages et font tout leur possible pour que les génisses aient une croissance optimale pour ne pas avoir de difficultés au vêlage.

Génétique et sélection

Pour obtenir les meilleurs résultats et avancer le plus rapidement possible ils réalisent des collectes d’embryons. En 2023, par exemple, ce n’est pas moins de 100 collectes qui ont été réalisées sur l’exploitation et une quarantaine en station. Une partie de ces embryons sont posés sur 70-80% des animaux du troupeau, et les autres sont revendus.

L’élevage Toullec c’est 22 vaches classées excellentes, 72 très bonnes et 12 bonnes plus, des résultats en adéquation avec l’objectif de sélection des éleveurs qui est principalement orienté sur la morphologie, afin d’optimiser au maximum la longévité des animaux. Bien que le niveau morphologique soit très haut, ils sont parvenus à conserver dans le troupeau des animaux ayant également des index élevés. Grâce à ce travail, on peut en déduire trois types de familles, les vaches à concours, les familles à index et celles alliant les deux.

Par exemple, dans les familles de vaches à concours on peut citer JB TOULLEC ROY ROXY (une descendante de Glenridge Citation Roxy) qui est une vache qui a su se démarquer grâce à sa force de transmission avec un grand nombre de ses filles classifiées TB ou EX. Parmi elles, on peut citer, JBTOULLEC Yorickroxy, Championne Jeune CGA Paris en 2017, qui a pour fille JBTOULLEC CHIEF ROXE, qui a obtenu le titre de réserve championne espoir CGA Paris en 2022 et réserve championne adulte SPACE 2023.

Côté index, on peut retrouver des animaux issus de la mère du taureau DAVIN EBA, EBA NETTY. Elle a pour fille EBA PLAYA, une vache acquise par l’élevage TOULLEC qui a su miser sur son potentiel : de cette vache on peut retrouver le taureau SOUAL JBT.

Nous remercions les éleveurs pour leur accueil lors de cette journée.

Les techniciens PHF des Côtes-d’Armor

Centre du département Est du département
Servane Delisle Agathe Fréour