Assemblée Générale 2018 de PH56

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L’Assemblée Générale de PH56 (association des éleveurs Prim’Holstein du Morbihan) s’est déroulée le mardi 27 mars 2018 à Saint-Gérand, au nord-est de Pontivy.

Réunion statutaire

Elle a débuté le matin par l’assemblée statutaire et le rapport d’activité 2017. Le thème de la journée était « la rentabilité de nos élevages laitiers ».

Présentation du bilan génétique départemental et logiciel éCow par Prim’Holstein France

Les techniciens PHF ont donc dans un premier temps présenté le bilan génétique départemental mettant en avant l’avance du département en matière d’ISU et soulignant le très bon équilibre entre tous les postes composant l’ISU.

Il n’y a pas un seul critère qui explique l’avance du Morbihan en matière d’ISU mais le fait d’être légèrement supérieur à la moyenne en INEL, index TP et TB, santé mamelle, reproduction et index morphologique. La rentabilité des troupeaux laitiers passe d’abord par une sélection génétique équilibrée entre tous les postes qui rendent la vache laitière plus rentable.

Le département est, par ailleurs, supérieur à la moyenne bretonne en lait et TP brut.

Le thème de la journée a été l’occasion de présenter le logiciel éCow, nouvel outil technique proposé par PHF, permettant de faire un classement économique des vaches de chaque troupeau.

Il permet ainsi, à chaque éleveur, de vérifier quels sont les animaux les plus rentables dans son exploitation et donc les plus adaptés à son système de production.
En effet, la rentabilité d’un troupeau passe par la cohérence entre les différents paramètres de l’exploitation, dont le troupeau (et son potentiel génétique) fait partie.

La présentation des meilleurs vaches du département en lait par jour de vie a permis de sensibiliser sur le fait que la rentabilité passe aussi par un compromis productivité/longévité.
Pouvoir faire vieillir des vaches productives est un levier technico-économique encore plus important que l’âge au premier vêlage.

Présentation de la société OLITYS sur la rentabilité des élevages laitiers

Olitys se présente comme une société apportant une vision globale sur l’exploitation.

Elle propose de faire un audit global de l’exploitation en analysant la maitrise et la cohérence du système. Elle propose des solutions en travaillant, notamment, sur le cycle sol/plante/animal.

La première étape consiste à analyser les facteurs limitant de l’élevage et de faire une estimation du potentiel de gain technique et économique.

Exemples de potentiel de gain (ou de perte) dans le cadre d’une approche globale :

Les coûts de production varient entre 270 et 370 euros/1000 litres

matériel :

  • système de traite : 10 à 15 euros/1000 litres
  • tracteur : 10 à 30 euros/1000 litres

animaux :

  • efficacité alimentaire : 50 euros/1000 litres d’écart
  • qualité du lait : 10 euros/1000 litres d’écart
  • frais de santé : 10 euros/1000 litres d’écart
  • repro et longévité : 10 euros/1000 litres d’écart

Les principaux leviers d’action et d’amélioration pour l’éleveur :

Qualité de l’eau :

  • vérifier l’état bactériologique et chimique ;
  • santé des animaux :
    • Réorienter la flore digestive des vaches pour améliorer la digestion (cause importante de baisses de production, de perte de nutriments non digérés et de baisse de santé ) ;
    • Travailler sur l’immunité.

Bâtiment :

  • Apprendre à gérer la litière ;
  • Travailler sur les effluents : la présence d’ammoniaque est source de problèmes de santé (problèmes pulmonaires), de perte de nutriments (azote non assimilé par les vaches et gaspillé) et dégrade les sols (tue les vers de terres).

Sol :

  • Si le sol et la vie du sol (vers de terre, bactéries) fonctionnent, les fourrages produits seront de meilleure qualité minérale et en oligo-éléments. Ceci permet de faire des économies en évitant des apports supplémentaires de minéraux et oligo dans la ration.

Alimentation :

  • Travailler sur la conservation des fourrages.

Visite de l’Earl de la Cavalerie

L’après-midi, le groupe d’éleveurs s’est déplacé à l’Earl de la Cavalerie située sur la commune de Saint-Gonnery chez Rémy et Fabienne Gicquel.

Descriptifs de l’exploitation :

  • Exploitation biologique certifiée depuis 2012.
  • 68 ha dont 40 ha accessibles pour les vaches.
  • Assolement simple avec rotation :
    • RGA+ Trèfles 85% de la SAU (15 ha destinés à la fauche exclusivement) ;
    • Méteils grains 10% de la SAU ;
    • Colza Graines 3% de la SAU.
  • 350 000 litres de lait.
  • 48 vaches laitières 100% Holstein.
  • 7500 kg/VL livrés en 2017.
  • 100% des animaux génotypés depuis 2012.
  • 500 m² de panneaux photovoltaïques
  • Séchoir en grange de 180 TMS de stockage.
  • 3 gîtes + 1 chambre d’hôte.
  • Magasin bio + marché, confitures, miel, huile de colza.

C’est la 3e année que le séchoir en grange est en route. Dans le but d’une autonomie alimentaire totale, les exploitants ont investi 326 000€ (matériel de récolte et de fauche inclus) dans ce séchoir de 180 TMS de capacité avec 3 cellules indépendantes.

Un technicien de l’association SEGRAFO (Séchage en grange des fourrages) nous a présenté le séchoir et son fonctionnement.

Le foin est au sol 1 à 3 jours puis ramassé à l’auto-chargeuse à 60% de MS. Le séchoir a pour but de l’emmener à 85% MS.

L’avantage de cette technique permet d’être précoce dans les coupes, et de sécher des fourrages de différentes qualités dans 3 cellules distinctes. Le produit récolté présente une valeur alimentaire élevée, qualité sanitaire et qualité organoleptique. Le développement microbien dans un foin libre est meilleur qu’en round.

La toiture solaire permet de réchauffer l’air et, gros challenge en Bretagne pour les séchoirs : déshumidifier l’air !

Challenge atteint : pas 1 ha de maïs ensilage dans l’assolement et aucun concentré de l’extérieur !

Durant l’année, l’alimentation est composée :

  • Affouragement en vert ;
  • Pâturage ;
  • Foin ;
  • Foin de méteils ;
  • Méteils grains ;
  • Tourteaux de colza.

Rémy Gicquel et ses vaches (crédit photos Christophe Le Bihan)

100% Prim’Holstein avec objectif livraison d’un lait A2A2 et lait de foin

La 2e partie de la visite a été consacrée à la partie génétique

Rémy est 100% convaincu de la race Prim’Holstein dans son système bio ! Plus productive, avec une meilleure persistance en lait et plus fiable dans les index. Il a rapidement employé la génomie au sein de son élevage avec des résultats prometteurs notamment pour les taux !

Grâce au génotypage, Rémy peut également identifier ses femelles porteuses du A2A2, gêne qui permet de valoriser le rendement en matière protéique et fromager. 60% de ses génisses nées en 2017 ont ce gêne et Rémy emploie uniquement des taureaux A2A2. Si demain une filière se développe en lait de foin et A2A2 l’Earl de la Cavalerie sera prête.

Rémy Gicquel et Caroline Marsaud, technicienne PHF sur le Nord du département, aidés de Christophe Le Bihan (Evolution) ont présenté des groupes de vaches représentatifs de l’élevage.

Suite à l’ESB en 2002, la famille Gicquel a reconstruit son élevage avec des vaches issues en partie du troupeau breton de la famille Le Bihan.

En présentation, 3 vaches en 3ème lactation et plus avec des états de conservation remarquables, notamment une fille de Bolton TB88 en 5ème veau et EX91 en mamelle.

Un lot très homogène de 4 primipares fraîches vêlées filles des taureaux : Danno, Payton Mat et Haboro. Caroline Marsaud a mis en avant les très bonnes corrélations entre les index génomiques annoncés sur ces femelles et le résultat une fois en lait !

Enfin, un couple mère/fille, une fille de Fyjnoe TB87 en 3ème lact et sa fille par Danno (159 ISU et 2.1Mo génotypée) fraîche vêlée avec de grandes qualités morphologiques descendantes d’une souche américaine travaillée par la famille Le Bihan.

Merci à Rémy et Fabienne pour l’organisation de cette journée, aux éleveurs venus nombreux, et aux différents intervenants partenaires de l’élevage : Olitys, Segrafo, Evolution et Prim’Holstein France.

(crédit photos : PH56)

Les techniciens PHF du Morbihan

Michel Lancien Caroline Marsaud Florian Tastard
MARSAUD