13 Congrès Mondial Holstein : retour sur le Congrès Mondial Holstein des Jeunes

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Le 13eme Congrès mondial Holstein s’est tenu au Canada du 02 au 09 novembre 2012. Il a réuni les leaders de la génétique Holstein de la planète, notamment les présidents et directeurs généraux des associations de race Holstein, et des éleveurs Holstein.

Si vous ne le savez pas, sachez qu’au sein de chaque province canadienne, Holstein Canada s’est engagée à multiplier les possibilités pour aider, éduquer, et impliquer les jeunes adultes intéressés par l’élevage Holstein. L’objectif consiste à encourager et appuyer les jeunes enthousiastes de la Holstein à devenir des promoteurs actifs de la race Holstein.

Voilà certainement pourquoi pour la toute première fois, un congrès mondial Holstein des jeunes s’est tenu en même temps. Il a rassemblé une petite cinquantaine de jeunes de 19 à 30 ans venus du monde entier. Retour sur cette semaine pas comme les autres avec Thomas Saunier, futur juge assistant du Concours Général Agricole 2013.

La première journée a permis aux jeunes de se découvrir et d’apprendre à se connaître par des activités de renforcement d’esprit d’équipe. Les sujets de la journée n’avaient aucun lien avec l’élevage et la Holstein mais la bonne humeur était largement au rendez-vous !
Cette journée s’est clôturée au restaurant de la tour CN avec les membres du conseil d’administration de Holstein Canada et les membres du conseil de la Fédération mondiale de la race Holstein Friesian (WHFF). Cette soirée nous a permis de faire connaissance, et surtout pour les jeunes adultes de présenter en quelques mots les différents membres de ces deux organisations.

Le lendemain, visites de fermes, démonstration de la table de pointage canadienne et visite du siège de Holstein Canada. La fonctionnalité de la Holstein a été le maître-mot de cette journée. Que ce soit de la part des éleveurs, ou des classificateurs, l’image actuelle de la vache canadienne n’est plus celle que l’on a connu auparavant; la fameuse « grosse vache canadienne ». Les éleveurs canadiens travaillent davantage les bons pis, les bonnes pattes, la santé de la mamelle, la fertilité… bref, ils recherchent comme nous la vache sans problème.

Notre circuit comptait 3 exploitations, toutes différentes mais très intéressantes ce qui montre bien la diversité des exploitations :

  • Cranholme est une ferme familiale de 80 VL sur 300 acres. Une particularité notable est que la totalité du cheptel est logé dans un bâtiment où le toit est une bâche épaisse transparente, comme une serre, ce qui ramène beaucoup de clarté. Les vaches laitières couchent sur une aire très confortable, la litière est en quelque sorte un compost asséché. Le confort est en effet excellent et les résultats en qualité du lait sont apparemment convenables.
  • Summilthome, quant à elle, impressionne par ses chiffres, 320 hectares et 355 vaches laitières à 12800 litres. Cette stabulation libre avec aire de raclage et logettes sur sable semble simple, mais la recette d’un tel résultat passe par le management du troupeau en 3 lots ; le premier, certainement le plus important selon l’éleveur, réunit toutes les vaches fraîches vêlées traites 3 fois par jour. Je pense également que le secret de leur réussite tient à une équipe de 5 personnes à temps plein et 10 à temps partiel, tous très motivés, dynamiques et compétents !
  • Enfin, la ferme familiale Bosdale compte 150 VL à 10500 kg sur 480 hectares. Malgré cette surface, le troupeau compte 52 EX, 110 TB et 35 BP dans un bâtiment entravé d’une dizaine d’années.

 

Cette visite nous a permis de constater la diversité des modes d’exploitation au Canada. Cela a également bousculer quelque peu nos idées reçues, car il y a finalement aussi de grosses exploitations laitières au canada.

Les 2 jours suivants nous dirigent au symposium pour les conférences. 6 séances ont été abordées :

1- La révolution génomique

  • Développements en génomique : hier, aujourd’hui et demain;
  • Développements futurs en matière de génomique;
  • Gestion de la consanguinité par la génomique.

2 – Impact de la génomique sur l’industrie

  • Comment la génomique influence-t-elle l’évolution des affaires et services des associations?
  • Sélection et son application : produire des Holsteins plus rentables;
  • Utilisation des vaches génotypées pour accroître la fiabilité des VEEG (Valeur génétique d’élevage – index).

3 – Améliorer la reproduction avec l’aide de nouvelles technologies

  • La Transition Cow Index;
  • Valeur potentielle du marché des techniques génésiques (semence sexée, segmentation d’embryons, testage génomique d’embryons, clonage);
  • Progrès réalisés dans la détection des chaleurs naturelles.

4 – Améliorer la santé et le bien-être de notre vache :

  • Boiterie, confort des vaches, nouvelles mesures et la structure du pied et membre;
  • Lutter contre la maladie de Johne (para tuberculose) à l’aide de la gestion et de la génétique;
  • Sélection pour la résistance aux maladies.

5 – S’assurer de la durabilité des fermes :

  • Vaches écologiques-réduire notre empreinte sur l’environnement;
  • Rôle des associations de race dans le soutien de l’industrie pour les générations de demain;
  • Planification du transfert de la ferme à la prochaine génération.

6 – Soutirer davantage du lait :

  • Se servir du lait pour l’analyse de l’état de santé et la reproduction ;
  • Recours à l’infrarouge moyen afin d’améliorer la qualité nutritionnelle et environnementale du lait;
  • Les analyses de lait à la ferme pour améliorer la gestion du troupeau.

Ces 2 journées riches en informations nous ont permis d’en connaître davantage sur toutes les technologies qui gravitent autour de la Holstein. Ceci dans le but d’être capable de produire de manière plus rentable, en respectant l’environnement et en gardant une dynamique laitière sur les exploitations, mais aussi sur l’industrie laitière en général.

Les 2 journées suivantes étaient dédiées au tourisme (Chutes du Niagara, Toronto…) et bien évidemment au concours la Royale. Quelques mots même si cette journée est indescriptible lorsque l’on aime les vaches de show. 250 animaux ont concouru dont 90 génisses et 160 vaches laitières. Hormis la qualité des animaux, on doit surtout noter l’excellente préparation et présentation des concurrentes. Nous avons également assisté à la vente des Etoiles, les tarifs peuvent atteindre des sommes faramineuses (250 000 dollars lors de cette vente, ou 450 000 dollars lors de la vente de sainte Hyacinthe). Il est évident que de tels tarifs encouragent les éleveurs à s’investir dans leurs élevages et à y consacrer beaucoup de leur temps. Il serait difficile en France de mettre en place de tels moyens pour la préparation des animaux sur les expositions mais également en ferme car le retour sur investissement ne le justifierait pas.

Le retour en avion me permet de prendre un peu de recul sur cette semaine riche en émotion et d’y faire un bilan sur ce qui est transposable en France.
L’implication des jeunes a été un élément fort de ce congrès. On ne fait pas seulement que de les former pour être de bons éleveurs ou de bons préparateurs de vaches de show. On les invite à se découvrir, à s’exprimer devant un public, à s’impliquer dans les associations, bref, à devenir de véritables promoteurs de la race Holstein.

En France, il serait peut-être opportun d’inclure ces notions dans les écoles de jeunes éleveurs, mais aussi dans les lycées agricoles ou les syndicats de race.
Le monde de la génétique est en perpétuelle évolution ; avec toutes les nouvelles technologies, les services proposés aux éleveurs ne seront plus ceux que l’on a connu.
Les restructurations dans le monde agricole sont importantes et nous poussent à nous adapter. Il est important dans ces conditions de faire perdurer une dynamique laitière et une passion de l’élevage français. Il est donc indispensable d’inclure ces jeunes et futurs éleveurs dans les décisions de demain.

 

Diaporama des photos :