Maître Éleveur : découvrez l’Earl Flora
Il y a quelques semaines à travers des formats courts, nous mettions à l’honneur sur nos réseaux sociaux les Maîtres Éleveurs 2023 et 2024. Désormais, découvrez des articles détaillés consacrés à ces élevages d’excellence : organisation de l’exploitation, philosophie, stratégie d’élevage… et bien plus encore !
Pour commencer, nous vous emmenons en Moselle à la rencontre de l’Earl Flora et de la famille Sellier.
À Zarbeling (Moselle), à proximité de la frontière allemande, Jean-Marc Sellier élève 55 Holstein. Avec sa famille, il produit 545 000 litres de lait par an tout en maintenant une belle longévité de troupeau. Ancien technicien d’élevage aux éleveurs mosellans, il a transmis à son fils la passion de la génétique. Sur l’exploitation, la rigueur technique, la transmission familiale et le bien-être animal sont au cœur du quotidien.
L’histoire de l’exploitation débute en 1987, lorsque Jean-Marc s’installe en Gaec avec ses parents, Marcel et Odette. En 2005, il crée une Earl pour poursuivre l’activité. Aujourd’hui, il est accompagné de sa femme Nadine ainsi que de leurs enfants, Maxime et Méline, qui aident sur l’exploitation pendant leur temps libre.
Cette année, le troupeau affiche un pointage moyen de 84,7. La production annuelle atteint 9532 kg de lait par vache, avec un âge moyen au premier vêlage de 2 ans et 3 mois et un rang de lactation moyen de 3,4.
Présentation de l’exploitation
Superficie totale : 100ha de SAU
- 15ha de céréales
- 20ha de maïs pour l’ensilage
- 65ha d’herbe dont 10ha en prairies artificielles et le reste en prairies naturelles
Équipement
- Mise aux normes en 2004
- Installation du robot en 2009
- Investissement dans la génétique afin de garder un niveau de génétique élevé en vue un jour de la vente de troupeau
Le cheptel / troupeau
- 100% Prim’holstein
- Nombre de vaches laitières : 55 VL
- Production laitière annuelle : 545 000 litres.
- Âge moyen au vêlage : 26 mois
- Vaches et taureaux qui ont marqué le troupeau : la vache Flora, championne du Concours Général Agricole en 1978, à l’origine de nombreuses lignées actuelles. Parmi les taureaux marquants, on retrouve Ben (années 1980, programme UNECO) et Dombinator.
Tous les ans, une vingtaine de génisses sont élevées : une douzaine sont gardées pour le renouvellement du troupeau, tandis que les autres sont vendues en génisses pleines, prêtes à vêler.
L’alimentation des génisses repose sur une alternance de foin et d’enrubanné, complétée par des concentrés minéraux. Les vaches laitières reçoivent une ration distribuée à l’auge au godet désileur, composée de deux tiers de maïs et d’un tiers d’ensilage d’herbe, ainsi que 2,5 kg de foin par jour. Pendant environ cinq mois et demi dans l’année, elles bénéficient également du pâturage, avec du maïs ensilage mis à disposition. Cette méthode permet à Jean-Marc Sellier d’atteindre 9 215kg de lait par vache.
Philosophie et vision du métier
En s’installant, Jean-Marc Sellier souhaitait avant tout parvenir à allier travail et vie de famille : « Ce n’est pas toujours évident. Préserver la vie de famille est très important ». Pour Jean-Marc, l’élevage laitier est avant tout un métier de passion. S’installer demande un engagement total, autant dans le soin quotidien aux animaux que dans l’intérêt pour la génétique et l’amélioration du troupeau. Ce n’est pas une voie que l’on choisit par hasard : « sans cette passion profonde, il est difficile de s’y épanouir pleinement ».
Son objectif est clair : atteindre le quota de production tout en garantissant le bien-être animal, condition essentielle pour que les vaches puissent produire dans de bonnes conditions. « Pour nous, la question du bien-être animal n’est pas quelque chose de nouveau. Depuis le début, ça a toujours été une priorité. Nous avons toujours fait le nécessaire pour assurer le confort de nos animaux. Pourtant, le sujet suscite de nombreux débats : il arrive que certains exagèrent en pointant du doigt les éleveurs. La réalité, c’est que nous sommes les premiers concernés par la santé et le confort de nos vaches, car leur bien-être est indissociable de la qualité de notre production. »
Stratégie d’élevage
Sa passion de la génétique, Jean-Marc la doit à un ancien collègue du centre d’insémination de la Moselle, où il a travaillé pendant huit ans : « tout est parti de Claude Charles, technicien au centre d’insémination, puis directeur de la coopérative de la Moselle. »
Aujourd’hui, cette passion, il la partage avec son fils Maxime, inséminateur chez Elitest. Ensemble, ils mêlent leurs approches et définissent la stratégie génétique du troupeau. Pendant des années, Jean-Marc privilégiait surtout des taureaux Elitest, sélectionnés pour améliorer le taux protéique, l’implantation arrière des trayons et la longévité. Cette stratégie est payante car le rang moyen de lactation atteint actuellement 3,4 et 6 vaches ont plus de 10 ans. Depuis l’arrivée de Maxime, d’autres taureaux de différentes entreprises/coopératives enrichissent désormais la sélection, dans l’objectif d’obtenir une variabilité génétique plus importante.
Fierté et défis
Au fil de sa carrière, Jean-Marc n’a pas connu de bouleversement majeur. Les évolutions se sont faites progressivement, dans le rythme naturel du métier. Son plus grand défi, finalement, a été « de rester exploitant laitier pendant quarante ans avec la constance et l’engagement que cela demande ». Une longévité récompensée par l’une de ses plus grandes fiertés : obtenir le titre de Maître Éleveur, reconnaissance d’un travail mené avec rigueur et passion.
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