Maître Éleveur : découvrez le Gaec Le Sorbier

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Cet été à travers des formats courts, nous mettions à l’honneur sur nos réseaux sociaux les Maîtres Éleveurs 2023 et 2024. Désormais, découvrez des articles détaillés consacrés à ces élevages d’excellence : organisation de l’exploitation, philosophie, stratégie d’élevage… et bien plus encore !

Aujourd’hui, nous vous emmenons en Vendée, à la découverte du Gaec Le Sorbier, d’Antonin Durand et Élie Sire !

Élie Sire, Antonin et Vincent Durand

Installé au cœur du bocage vendéen à Saint-Georges-de-Montaigu, le Gaec Le Sorbier est une exploitation familiale fondée en 1962 par Constant Durand.

Trois générations se sont succédées : Constant, ses fils Bernard et Vincent et son neveu Raymond Dronneau, puis en 2025, Antonin, le fils de Vincent. Avec Élie Sire, associé du Gaec depuis 2022, ils élèvent 78 vaches Prim’holstein et produisent 920 000 litres de lait par an. Leur priorité : conjuguer performance, maîtrise des coûts et confort des animaux. Grâce à une sélection génétique rigoureuse et une attention continue au bien-être, le troupeau affiche des résultats solides et durables.

Cette année, le troupeau affiche un pointage moyen de 82,8 pts. La production annuelle atteint 10901 kg de lait par vache, avec un âge moyen au 1er vêlage à 24,1 mois.

Présentation de l’exploitation

Superficie totale : 113 ha de SAU

  • 46 ha de blé
  • 35 ha de maïs
  • 34 ha d’herbe en dérobée (interculture)
  • 14 ha de sorgho (culture fourrager)
  • 15 ha de prairie permanente

Équipement

  • Salle de traite : 2×6 en épi et décrochage automatique
  • Racleur automatique
  • Système de brumisation et ventilation
  • Couverture de l’aire d’exercice des vaches laitières
  • Logettes avec tapis
  • Aire d’exercice large (7 m)

Le cheptel / troupeau

  • 100% Prim’holstein
  • Nombre de vaches laitières : 78 VL
  • Production laitière annuelle : 920 000 litres de référence. Moyenne 35 kg de lait produits par jour
  • Âge moyen au vêlage : 24,1 mois
  • Taureaux qui ont marqué le troupeau : Shottle, Mc Cutchen, Emely, KP Carter et Brewmaster

Le Gaec Le Sorbier élève environ 27 génisses chaque année. L’objectif est de réduire ce nombre à 23-25, voire 20, afin de limiter les coûts. Une grande partie des animaux est ensuite vendue.

Au niveau de l’alimentation, les vaches laitières reçoivent : 13,5 kg MS d’ensilage de maïs, 3 kg MS de sorgho, 2,5 kg MS d’ensilage d’herbe, 3,1 kg de colza, 2,8 kg de soja, 300 g de minéral et 50 g de sel. Les taries ont aussi accès au pâturage.

Les génisses de 2 à 6 mois bénéficient quant à elles de la ration des vaches laitières, avec un complément de 200 g de granulés. À partir de 6 mois, elles reçoivent une ration composée de 2,5 kg MS de foin 3,2 kg MS de maïs ensilage et 2 kg MS d’ensilage de méteil 600 g de colza et 100 g de minéral (ration adaptée selon leur âge). Les génisses de deuxième année profitent également du pâturage.

Distinctions

  • 2025 : 36e en TB
  • 2024 : 24e en TB | 42e en lait par jour de vie | vache Hepatite (Emely) diplômée grande laitière (cumul : 102 277 kg)
  • 2023 : 61e en TB | 69e en lait par jour de vie

Philosophie et vision du métier

Antonin Durand et Élie Sire souhaitent allier rentabilité, performance et bien-être animal. Une philosophie qui prolonge le travail entrepris par le père d’Antonin, Vincent Durand, aujourd’hui retraité. Les deux associés cherchent à produire un lait de qualité sans augmenter les coûts ni le temps de travail et d’astreinte. Leur objectif est de maintenir une production moyenne d’au moins 35 kg de lait par jour, tout en conservant une autonomie fourragère avec une ration de base de qualité (UF + correcteur soja / colza). « Pour nous, la Prim’holstein a un vrai potentiel : elle peut produire beaucoup, avec d’excellents taux. Mais pour atteindre ce niveau, la ration de base doit être irréprochable. C’est ce qui nous pousse à nous remettre en question pour faire évoluer constamment notre système. »

À cette vision, s’ajoute l’importance du bien-être animal, qui a toujours été une évidence pour le Gaec Le Sorbier : « si l’animal ne se plaît pas, il ne sera pas en forme et ne produira pas. Nous avons tout intérêt à améliorer et faire perdurer son confort. » Différents aménagements ont donc été mis en place : logettes avec tapis, aire d’exercice large de 7m ou encore un système de ventilation et brumisation.

Installé depuis le début d’année à la suite de son père, Antonin est optimiste sur son approche du métier : « Il ne faut pas se laisser décourager par ce qu’on entend dans les médias. Même si c’est un métier difficile, la conjoncture est bonne actuellement pour s’installer. »

Stratégie d’élevage

Le Gaec Le Sorbier travaille sa stratégie génétique depuis plus de 40 ans. « Mon père a commencé ce travail avec son frère Bernard lors de son installation en 1981 », raconte Antonin. Au fil des années, Bernard et Vincent ont pu s’appuyer sur l’expertise des différents inséminateurs et techniciens de Prim’Holstein France qui ont croisé leur route : « Nous avons toujours travaillé en étroite collaboration avec eux pour les accouplements et la réservation des taureaux. » Un savoir-faire qui a largement inspiré Antonin Durand et Élie Sire, et qui aujourd’hui, continue de guider les décisions d’élevage.

Dans le cadre de leur stratégie génétique, l’ensemble du troupeau est génotypé et les deux associés mettent en place une sélection rigoureuse pour améliorer la production et la santé du troupeau. « Nous choisissons des taureaux dont l’index laitier est supérieur à 800 kg, avec des taux positifs et une vitesse de traite favorable ».

Autres points essentiels pour le Gaec : préserver la qualité des mamelles, ainsi que la santé des pattes. « Pour cela, nous privilégions des animaux ayant une synthèse mamelle supérieure à 2,0 et une synthèse morphologique comprise entre 2,0 et 2,5. »

Fiertés et défis

Depuis plus de 60 ans, le Gaec Le Sorbier fait face à de nombreux défis : moderniser l’exploitation tout en maîtrisant les coûts pour rester rentable et s’adapter aux attentes de production et aux mises aux normes. Leur plus grande réussite réside dans la qualité du troupeau qu’ils ont su constituer au fil des années, ainsi que dans la reconnaissance officielle obtenue en devenant Maîtres Éleveurs.

Fier d’avoir atteint la majorité de ses objectifs, le Gaec poursuit aujourd’hui son évolution sous l’impulsion d’Antonin Durand et Élie Sire. « On essaie de ne pas trop faire de gros investissements, mais notre priorité reste de garder une ferme agréable, où nous avons plaisir à travailler », explique Antonin Durand.