Maître Éleveur : découvrez le Gaec des Maréchaux !
Cet été à travers des formats courts, nous mettions à l’honneur sur nos réseaux sociaux les Maîtres Éleveurs 2023 et 2024. Désormais, découvrez des articles détaillés consacrés à ces élevages d’excellence : organisation de l’exploitation, philosophie, stratégie d’élevage… et bien plus encore !
Aujourd’hui, nous vous emmenons dans la Loire, à la rencontre du Gaec des Maréchaux et de la famille Larue !

À 40 km au nord de Saint-Étienne, le Gaec des Maréchaux élève 60 vaches Holstein sur 170 ha et produit 620 000 litres de lait par an.
L’histoire commence en 1980 avec l’installation de Jean-Louis Larue avec son oncle. En 1983 son frère Hubert s’installe avec ses parents sur un autre site à 17 km. En 2000, les deux exploitations fusionnent et Dominique, l’épouse de Jean-Louis, intègre le Gaec. Les vaches laitières sont alors regroupées à Mornand, les génisses à Feurs, et une nouvelle salle de traite voit le jour en 2001. En 2014, Florian, le fils de Jean-Louis et Dominique, rejoint le Gaec. Après les départs en retraite de Jean-Louis en 2021, puis d’Hubert en 2025, tout le cheptel est désormais réuni sur le site de Mornand.
Aujourd’hui, Florian, Dominique Larue et leur salariée Fleurine France misent sur un système cohérent et durable : valorisation du pâturage toute l’année, bien-être animal, longévité des vaches et équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Cette année, le troupeau affiche un pointage moyen de 82,5 pts. La production annuelle atteint les 9977 kg de lait par vache, avec un âge moyen au 1er vêlage à 24 mois.
Présentation de l’exploitation
Superficie totale : 170ha SAU
- 7 ha de luzerne
- 33 ha de prairies permanentes
- Une trentaine d’ha de maïs
- Une douzaine d’ha de soja
- Une dizaine d’ha de colza
- 6 ha de pois
- Une quinzaine d’ha d’orge
- 30-35 ha de blé
- Le reste, entre 20 et 25 ha en prairies temporaires (une partie pour les vaches laitières et génisses)
Équipement :
- Équipement en salle de traite : 2×6 épi 50 degrés avec décrochage automatique
- Logettes
Le cheptel / le troupeau :
- 100% Prim’holstein
- Nombre de vaches laitières : 60-65 présentes, 55 à traire
- Nombre de génisses élevées chaque année : 15 (uniquement pour le renouvellement du cheptel)
- Âge moyen au premier vêlage : 24 mois
- Production laitière annuelle : 620 000 litres
- Vaches qui ont marqué le troupeau : Urugayenne (DG Motrod x Motard) et Hypoténuse 13 ans et deux mois encore en lactation (Doall x Bernac)
Depuis le départ à la retraite d’Hubert Larue en début d’année, la ration des génisses a été modifiée : elles reçoivent désormais du foin accompagné d’un concentré composé d’orge, de pois et de soja toasté. Les vaches laitières sont nourries sur une base comprenant 3 kg d’enrubannage de luzerne, 1,5 kg de tourteau de colza, 1,6kg de farine d’orge, 800 g de farine de pois, 6 kg de drèche de brasserie ainsi que 20 à 25 kg d’ensilage de maïs. Selon la période, la ration est complétée par 600 g à 1,6 kg de soja toasté. L’ensilage d’herbe est supprimé pendant la saison de pâturage, mais en hiver il peut atteindre jusqu’à 18 kg par vache et par jour.
Distinctions :
- 2025 : 23e en Lait par jour de vie
- 2024 : 47e en Lait par jour de vie | Grande Laitière : Hypotenuse
- 2023 : 42e en Lait | 4e en Lait par jour de vie
Philosophie et vision du métier
L’objectif du Gaec des Maréchaux est de produire du lait en valorisant au maximum le pâturage, tout en assurant la longévité des vaches. Celles-ci sortent presque toute l’année, ce qui favorise leur bien-être et leur santé. Pour améliorer la qualité de l’herbe en hiver, le Gaec sème dès le mois d’août des couverts qui offrent des repousses d’automne et compensent ainsi le manque de fourrage dans les prairies temporaires.
Pour Florian Larue, ce sont avant tout ses parents qui ont été une source d’inspiration : « j’ai grandi dans cet environnement, j’ai toujours baigné dedans. Pour moi, il n’y avait pas d’autre métier possible. » Dans la continuité du travail de ses parents, il met lui aussi le pâturage au centre du système actuel du Gaec : « le fait que les vaches sortent quasiment toute l’année est, selon moi, un facteur essentiel de leur bien-être ». S’il insiste sur l’importance de ce mode d’élevage, Florian Larue précise toutefois qu’il est peu voire pas compatible avec un système de traite robotisée.
Il rappelle également qu’il n’existe pas une seule façon d’exercer ce métier. Conventionnel ou bio, avec ou sans pâturage, en système plus ou moins intensif : « chacun peut construire un projet qui lui ressemble, en fonction de ses objectifs, de ses convictions et de ses moyens », souligne Florian Larue
Enfin, il espère que des jeunes passionnés continueront à s’installer : « notre métier a besoin d’avenir. Le prix du lait actuel peut être une source de motivation pour franchir le pas. »
Stratégie d’élevage
Ces dernières années, la stratégie a consisté à orienter la sélection génétique vers l’amélioration des taux : « la production laitière du Gaec avait atteint un niveau satisfaisant, mais les taux n’étaient pas très élevés » explique Florian Larue. Cette stratégie s’avère gagnante puisque le Gaec fait partie des Tops 100 en Lait et Lait par jour de vie depuis 2018.
Néanmoins, avec cette approche, Florian Larue a constaté que certaines génisses et jeunes vaches produisent moins qu’auparavant. « Cela souligne l’importance de ne pas aller trop loin dans une seule direction, et de conserver un certain équilibre dans les objectifs de sélection. »
Le Gaec des Maréchaux est également attentif aux problèmes de boiteries. « Nous rencontrons peu de problèmes grâce à la sortie régulière des animaux, et aussi parce que notre sol sableux est particulièrement adapté : il supporte bien le passage des vaches. Le pareur intervient quatre fois par an, pour un petit nombre de vaches (3 à 5 maximum) », précise Florian Larue.
En ce qui concerne les accouplements, les taureaux choisis présentent des profils complets et équilibrés. Une attention particulière est portée à la morphologie : « les vaches de grand format posent parfois problème pour l’utilisation des logettes, ce qui est pris en compte dans les choix d’accouplement ».
Fierté et défis
Pour Florian Larue, le plus grand défi, c’est celui que vit le Gaec actuellement. « Nous sommes passés de 4 associés à 2, et un prochain départ est prévu d’ici deux ans. Un deuxième salarié pourrait être embauché, mais le recrutement s’annonce difficile. Quand nous étions 4, nous avions plus de disponibilité pour nous occuper des vaches avec attention : observer, soigner, prendre le temps. Aujourd’hui, à 3, l’organisation est forcément différente, et cela a un impact sur notre manière de travailler. »
Le second défi pour le Gaec des Maréchaux est de trouver un équilibre en conciliant confort de travail, valorisation du pâturage et efficacité dans leur production. « Il est essentiel pour nous d’adopter un système qui nous permette également de préserver notre vie privée et de garder du temps pour nous en dehors de l’exploitation », conclut Florian Larue.
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