Maître Éleveur : découvrez le Gaec de la Georgerie

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Cet été à travers des formats courts, nous mettions à l’honneur sur nos réseaux sociaux les Maîtres Éleveurs 2023 et 2024. Désormais, découvrez des articles détaillés consacrés à ces élevages d’excellence : organisation de l’exploitation, philosophie, stratégie d’élevage… et bien plus encore !

Aujourd’hui, nous vous emmenons dans les Côtes-d’Armor, à la découverte du Gaec de la Georgerie, de Cyril Ballouard et Gilles Pedron !

Gilles Pedron et Cyril Ballouard

À une dizaine de kilomètres de Saint-Brieuc, dans la commune de Plerneuf, Cyril Ballouard et Gilles Pedron élèvent 128 Prim’holstein sur 145 hectares, pour une production annuelle de 1,32 million de litres de lait. Installé en individuel en 1997, Cyril s’associe en 2011 avec Gilles, qui travaillait depuis 2005 aux côtés de ses parents. Ensemble, ils mènent une sélection exigeante, axée sur la morphologie et la solidité. Objectif ? Obtenir des animaux puissants, rentables, durables et adaptés à la traite robotisée.

Cette année, le troupeau affiche un pointage moyen de 83,9 pts. La production annuelle atteint les 10292 kg de lait par vache, avec un âge moyen au 1er vêlage à 25 mois.

Présentation de l’exploitation

Superficie totale : 145 ha de SAU

  • 48 ha de maïs ensilage
  • 60 ha de céréales (blé et tritical)
  • 37 ha d’herbe

Équipement

  • Équipement en salle de traite : 2 robots Lely (2024)
  • Rénovation du bâtiment principal (en 2011)
  • Particularité : l’élevage des génisses se situe sur un autre site (à 4km)

Le cheptel / le troupeau

  • Nombre de vaches laitières : 128 VL
  • Nombre de génisses élevées chaque année : entre 70 et 80. La moitié sert au renouvellement du troupeau, l’autre moitié est revendue après un premier vêlage en tant que vaches laitières.
  • Âge moyen au premier vêlage : 25 mois
  • Production laitière annuelle : 10292 kg
  • Pratiquent l’insémination par l’éleveur

Familles qui ont marqué le troupeau

  • Vaches morpho : Barbie, Apple, Spottie, Jenifer
  • Vaches TPI : Lauriane
  • Vaches ISU : Devenn, Jordana (Red – schéma)

Les génisses sont nourries avec une ration sèche à base de paille et d’aliment, un choix lié à l’éloignement des deux sites de l’exploitation.

Quant aux vaches laitières, leur ration de base se compose d’un quart d’herbe et de trois quarts de maïs ensilage, complétée par du maïs grain et un aliment azoté. Au robot de traite, un apport supplémentaire d’aliment azoté et de VL vient équilibrer l’ensemble.

Distinctions

  • 2025 : 86e en TP | 19e en MO | 2 Grandes Laitières : Lovely de la Georgerie et Idéale de la Georgerie
  • 2024 : 14e en MO | 80e en Repro | 88e en Isu | Grande Laitière : Helevana de la Georgerie (Showtime x Xacobeo)
  • 2023 : 64e en Lait | 26e en MO |11e en Lait par jour de vie | 2 Grandes Laitières : Devenn (Shottle x Finley) & Élegante (Sorano x Lideo)

Philosophie et vision du métier

Depuis l’arrêt des quotas laitiers, le Gaec de la Georgerie a augmenté sa production de 30 %. Mais pour Cyril Ballouard et Gilles Pedron, la performance ne se résume pas aux litres produits : elle repose avant tout sur l’équilibre et le bon sens. « Une vache qui se sent bien, c’est une vache qui produit bien », rappelle Cyril Ballouard. Leur priorité est de faire vieillir leurs animaux dans les meilleures conditions possibles. « Nous sommes convaincus que la longévité est l’un des meilleurs indicateurs du bien-être animal ». Cette philosophie guide leur travail au quotidien : passionnés par leur métier, ils trouvent leur plus grande fierté dans leur capacité à faire vieillir leurs Prim’holstein.

Mais leur passion ne se limite pas à l’atelier laitier. Cyril Ballouard et Gilles Pedron élèvent également des mères à taureaux et sont très investis dans les concours. Leur primipare Tianaapple de la Georgerie (Chief Stan x Mirand PP) illustre parfaitement la qualité du travail de sélection mené à l’élevage : Championne Espoir au départemental du 22 en juin, Grande championne au départemental du 49 en septembre, et première de section au Space 2025, elle met en avant la rigueur et la cohérence génétique recherchées dans le troupeau.

Leur engagement en sélection se reflète aussi dans leur participation à la vente Génomic Élite du Space, où une génisse (arrière-petite fille de Nauriane, première mère à taureaux du Gaec) issue de leur élevage a été présentée cette année. Une belle reconnaissance de leur savoir-faire et du développement de femelles à haut potentiel génétique au sein du Gaec.

Pour cela, ils s’inspirent d’élevages reconnus dans ce domaine, « comme ceux de Cabon et Toullec, qui valorisent leur travail en sélectionnant et en faisant émerger des mères à taureaux de grande qualité », souligne Cyril Ballouard.

Stratégie d’élevage

« Notre stratégie de sélection est basée sur la rentabilité des vaches avec un accent particulier mis sur la solidité des animaux », précise Cyril Ballouard. Le Gaec fait peu de concessions sur la morphologie, notamment pour les animaux en partenariat avec Synetics : les taureaux utilisés doivent transmettre de bonnes mamelles et de bons membres, mais aussi de la puissance. Enfin, Cyril Ballouard et Gilles Pedron gardent toujours un œil sur la production et les fonctionnels.

Fierté et défis

Pour Cyril Ballouard et Gilles Pedron, deux grandes étapes marquent l’histoire de leur élevage : la première vache à franchir les 100 000 litres (Delila : Senegal x Ugenial) ainsi que la naissance de leur première mère à taureaux (Nauriane : Hotline x Alta1stcla).

Ils sont également fiers des performances de certaines de leurs vaches : aujourd’hui, cinq d’entre elles ont rejoint le palmarès des vaches à plus de 100 000 litres, dont deux à deux reprises. Pour continuer à se dépasser, ils se fixent un objectif : « avoir chaque année au moins une vache à 100 000 litres », explique Cyril Ballouard, tout en restant guidés par leur souci constant du bien-être et de la longévité de leurs Prim’holstein.