Maître Éleveur : découvrez le Gaec Calamity Élevage

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Cet été à travers des formats courts, nous mettions à l’honneur sur nos réseaux sociaux les Maîtres Éleveurs 2023 et 2024. Désormais, découvrez des articles détaillés consacrés à ces élevages d’excellence : organisation de l’exploitation, philosophie, stratégie d’élevage… et bien plus encore !

Aujourd’hui, nous vous emmenons dans le Cantal, à la découverte du Gaec Calamity Élevage et de la famille Calmejane !

Antoine, Guy et France Calmejane

À 700 m d’altitude dans le village de Saint-Mamet (Cantal), le Gaec Calamity Élevage, fondé par la famille Calmejane, élève un troupeau performant en zone de montagne. L’exploitation associe intensification raisonnée, sélection génétique stricte et confort animal.

Aujourd’hui, le Gaec compte deux associés : Francis Calmejane et son neveu Antoine. Suite au départ à la retraite de Guy Calmejane (père d’Antoine), Bastien Lacoste a rejoint l’équipe. Guy, fort de son expérience, continue d’apporter son aide précieuse pour accompagner le groupe.

Cette année, le troupeau affiche un pointage moyen de 84,4 pts. La production annuelle atteint les 11970 kg de lait par vache, avec un âge moyen au 1er vêlage à 26 mois.

Présentation de l’exploitation

Superficie totale : 115 ha de SAU

  • 35 ha de maïs
  • 15 ha de céréales
  • Le reste en prairies, méteil et luzerne

Équipement :

  • Nouveau bâtiment en 2018 suite à l’installation d’Antoine Calmejane
  • 2 robots de traite (marque Delaval)
  • Logettes creuses + matelas Promat de 9 cm + litière anas de lin

Le cheptel / le troupeau :

  • Prim’holstein, Brunes et Salers
  • Nombre de vaches laitières : 105 VL, dont 95 Prim’holstein
  • Nombre de vaches allaitantes : 25 Salers
  • Nombre de génisses élevées chaque année : 40
  • Âge moyen au premier vêlage : 26 mois, objectif 23-24 mois
  • Production laitière annuelle : 11970 kg | 46 kg par vache, 1050 kg de MU
  • Vaches qui ont marqué le troupeau : Fun Royalty (Laban sur Royalty) / Championnat jeune 1995 à Occitania

Concernant l’alimentation du troupeau, les 40 génisses du Gaec Calamity Élevage profitent des pâtures durant l’été et reçoivent du foin concentré en hiver. Les vaches laitières, elles, disposent d’une ration classique composée de 30 kg de maïs et de 15 kg d’ensilage d’herbe en ration de base.

De manière générale, l’exploitation fonctionne avec un seul silo de maïs à l’année, ensilé en brins courts et avec des grains pulvérisés afin d’optimiser la disponibilité de l’amidon. L’unique silo d’herbe également utilisé contient un mélange de dérobées, de méteil et de prairies temporaires associant ray-grass anglais et trèfle violet. « Chaque ensilage, qu’il s’agisse de maïs ou d’herbe, reçoit systématiquement un conservateur », précise Guy Calmejane.

Distinctions

  • 2025 : 10e en lait | 81e en STMA | 14e en lait par jour de vie
  • 2024 : 9e en lait | 99e en STMA | 34e en lait par jour de vie
  • 2023 : 9e en lait | 58e en TP | 25e en lait par jour de vie

Philosophie et vision du métier

Pour la famille Calmejane, le fil conducteur de leur travail est de parvenir à un équilibre entre passion et raison, « tout en gardant en tête qu’on ne réussit jamais seul », souligne Guy. Depuis plus de trente ans, le Gaec s’appuie sur l’expertise des techniciens de la coopérative UALC, partenaires de confiance qui les accompagnent dans le développement génétique de leur exploitation. « Notre système est intensif et équilibré, mais atteindre des objectifs précis en termes de production laitière n’est pas une fin en soi », explique-t-il. « Passionnés d’économie, nous avons constaté que plus le niveau de production augmente, plus le revenu de marge s’améliore, à condition que la gestion globale de l’exploitation soit rigoureuse, car sinon tout peut être remis en cause. »

Cette rigueur de gestion va de pair avec une attention permanente au bien-être animal. « Lorsqu’on y accorde une réelle attention, les animaux le restituent positivement sur le long terme, ce qui est dans notre intérêt », ajoute-t-il, rappelant qu’« avec le contexte actuel, réseaux sociaux et médias imposent une vigilance accrue ».

Stratégie d’élevage

Dans la famille Calmejane, c’est Francis, passionné de génétique, qui gère le développement du cheptel. Dans les années 1990, Guy et Francis orientent leur stratégie en investissant dans la collecte et l’achat d’embryons. Au cours de la décennie suivante, l’arrivée des vaches « fonctionnelles » puis des robots marquent une nouvelle étape. Le génotypage leur permet ensuite d’affiner les critères de sélection, avec pour objectif une production performante et homogène, assurée par des vaches rentables et faciles à travailler. « Nous recherchons des animaux plutôt larges voire moins grands avec des trayons bien placés et de bons membres », explique Guy Calmejane. « Nous évitons les individualités, nous ne nous sommes jamais polarisés sur une seule famille. Nous ajoutons de la diversité grâce aux souches et nos différents choix de taureaux, ainsi que par le biais d’une dizaine de Brunes présentes dans le troupeau (dont Savane, top Isu de la race). »

« Notre objectif est de ne pas trop s’éparpiller : aujourd’hui, nous avons une moyenne de 1,2 pt pour l’index morphologique, ainsi qu’une note globale de 84,3 pts au Bilan Génétique 2024. Nous ne recherchons pas d’animaux en-dessous de 82 pts », précise-t-il.

Fiertés et défis

Le plus grand défi du Gaec Calamity Élevage a toujours été d’atteindre un haut niveau de production tout en préservant la santé et le bien-être animal. C’est au cours de leurs différents voyages que Guy et Francis Calmejane ont découvert qu’un tel équilibre était possible, grâce aux progrès en génétique et à une alimentation optimisée. « Nous sommes fiers d’avoir montré que, même en zone de montagne, une alimentation bien pensée permet d’avoir un troupeau performant, homogène et agréable à conduire ».

« L’élevage laitier est une profession passionnante qui, malgré ses contraintes et ses exigences, offre de belles récompenses à ceux qui s’y investissent pleinement. À chacun d’y écrire sa propre histoire et de bâtir son avenir », conclut Guy Calmejane.