EARL de Tiergarten (67) La génétique au service du système bio
En attendant les bilans génétiques 2020 et afin de rendre hommage aux élevages régulièrement au Top 10 (ou 1er du Top 2019), nous vous proposons dans les prochains jours une série d’articles sur des élevages du Top 2019. Commençons aujourd’hui cette série avec l’Earl Tiergarten (article à lire également dans votre Prim’Holstein Magazine de février 2020).
L’Earl Tiergarten est un élevage alsacien qui figure régulièrement au top des palmarès en Repro et STMA. Premier du Top Repro en 2017, il se classait à la 6e place en 2019. Découverte et présentation.
L’Earl Tiergarten (67)
Vous trouverez l’exploitation laitière de M. Brehm, à mi-chemin entre Strasbourg et Sarreguemines. Environ 110 vaches composent le troupeau pour une production de 900 000 litres. Sur la ferme, l’activité est complétée par 150 ha de surface (107 ha labourables et 46 ha prairies naturelles). La ferme fait de la vente directe de produits frais, depuis les années 90 (déjà 100 000 litres), et transforme aujourd’hui quelques 160 000 litres par an.
Organisation sur l’exploitation
Eleveur inséminateur et souhaitant se simplifier le travail, l’exploitation s’est organisée. Les vêlages sont groupés en 6 mois, de juin à décembre. Les vaches pâturent le plus possible, pour réduire le coût alimentaire, les logettes sont alors fermées vers le 1er mai puis tout l’été, et les vaches restent 24h/24 en extérieur. Seulement, M. Brehm le signale, le climat semi-continental de ce côté des Vosges n’est pas favorable au pâturage entre juillet et août (trop sec). La période est donc préférée pour organiser les tarissements. Les vides sanitaires sont faits systématiquement et l’élevage des veaux suivi de près.
Les bons niveaux génétiques en index fonctionnels ne font pas tout, et M. Brehm le sait bien. C’est un des aspects préventifs sur lequel il est attentif. Sa vigilance se porte également sur le soin apporté aux étables, à l’alimentation et lors de la traite.
Earl Tiergarten : en bio depuis 1991
Lors de son installation en 1991, M. Brehm rejoint son père à la tête d’un troupeau de 60 VL d’un bon niveau génétique.
Au préalable, ensemble, ils avaient pris la décision de passer en agriculture bio, opérant ainsi un changement de système radical, accompagné d’un changement d’orientation génétique. « A cette époque, c’était un peu le grand saut, sans trop de soutiens extérieurs », explique-t-il. La conversion du troupeau s’était anticipée par l’achat de vaches à l’extérieur, et en interne, notamment par des transplantations embryonnaires (jusqu’à la labellisation).
Bien que renseigné sur les autres races, M. Brehm choisit de rester en race Prim’holstein, en adaptant ses objectifs de sélection à son nouveau système.
« Plutôt que d’être à la mode, je cherche une race économiquement performante, et la Prim’holstein maintient un tank bien rempli ». M. Brehm est convaincu des atouts de notre race, qui selon lui est la plus rentable. « En bio, le lait n’est pas mieux payé selon les taux, le volume de lait prime avant tout ! ». De plus, le rayonnement international de la race est un autre atout, puisqu’en comparaison d’un changement de race, il permet des évolutions génétiques plus rapides.
Profil de vaches recherchées
Eleveur dans l’âme et passionné par la sélection génétique, il est lucide sur sa stratégie génétique mise en place à ses débuts, « les premiers retours sur mes choix génétiques n’étaient pas bons, les vaches avaient trop de gabarit et trop de format. Pour une agriculture durable, il faut des vaches robustes et économiquement performantes ».
Autrement dit, pour l’exploitation alsacienne, le profil de vaches recherché ne doit pas donner trop et trop vite en première lactation. L’objectif étant plutôt de trouver des bonnes vaches qui vieillissent dans le temps, qui ont en elles une rusticité naturelle, une « maturité tardive ». A son bilan génétique 2019, 47 vaches sont en 3e lactation et plus (sur les 110 VL qui composent le troupeau).
Choix génétique
Eleveur inséminateur, M. Brehm tient à choisir lui-même les taureaux d’IA, grâce à son espace adhérent sur le site www.primholstein.com, et aux conseils de sa technicienne PHF, Perrine Ludwig. Sa recherche de taureaux s’effectue ensuite sur les critères suivants : santé mamelle, fertilité, locomotion et le volume de mamelle. « J’ai énormément de mal à trouver des taureaux adaptés à mon système », témoigne-t-il. « En bio, il ne nous est pas possible de couvrir les besoins d’une vache ayant une production de plus de 50 l de lait par jour, et dans ce que proposent les unités de sélection, j’aimerais voir apparaître une offre de taureaux avec un profil génétique spécifique « bio », c’est à dire moins typés lait et excellents en fonctionnels ».
Actuellement par défaut, il écarte les taureaux qui auraient un index lait trop élevé ; il rappelle qu’un index lait à 0 promet quand même une production correcte et équivalente à un index très positif pour d’autres races. Il préfère les taureaux confirmés aux génomiques, et utilise peu de semences sexées, le sexe ratio des semences conventionnelles lui convenant parfaitement.
Il vend régulièrement des génisses, qui partent en général chez des clients réguliers, qu’ils soient en élevage bio ou conventionnel.
Palmarès des meilleurs élevages en Repro en 2019
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