Earl de la Budorière (44), ex-élevage normand, boosté par la génétique Prim’holstein

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Le prix de meilleur élevage en TP brut a été décerné en 2019 à un élevage situé en Loire-Atlantique, entre Nantes et St Nazaire : l’Earl de la Budorière. Avec un TP brut à 35,5 points, soit 1 point d’avance par rapport à ses suivants, l’Earl fait belle figure. Exposé des faits qui ont conduit l’élevage au Top du palmarès.

L’Earl de la Budorière (44)

M. Guibouin gère seul un troupeau de 48 VL, installées dans un système logettes matelas, pour un quota de 415 000 litres (toutes primes 393€/t prix moyen payé sur la dernière campagne).

L’exploitation a bien réglé son mode d’organisation, car en plus du troupeau de laitières, un troupeau de 40 vaches allaitantes et quelques cultures complètent l’activité de la ferme. Les vêlages sont concentrés sur juillet, août et septembre, permettant d’effectuer un vide sanitaire dans la nurserie. Au quotidien les heures de traite sont à heures fixes et pour autant le calme règne, afin de ne pas brusquer les vaches en chemin vers la salle de traite en 2×6 décrochage manuel.

Toujours à la recherche de sa vache parfaite, M. Guibouin est passionné de génétique. C’est d’ailleurs pour lui l’un des vrais bonheurs d’être éleveur. A chaque étape, depuis les choix génétique pour l’accouplement jusqu’au premier vêlage, il prend plaisir à anticiper, choisir, douter, espérer… puis à découvrir le produit de l’accouplement et son parcours dans le temps.

De Normandes à Prim’holstein : la génétique porte les taux

En 1996, lorsque M. Guibouin s’installe, il récupère un troupeau de 30 normandes pour un quota de 200 000 litres. Dès le départ, le cap est mis vers une conversion du troupeau en Prim’holstein, mais habitué aux normandes son souhait était aussi de conserver des taux élevés.

Cette démarche s’effectua petit à petit. D’abord par des achats d’animaux, en vrac chez des voisins, puis par la pose d’embryons Prim’holstein sur des vaches normandes. Son stage de 6 mois chez M. Hervé NEVEU fût un déclic pour la génétique et le transfert d’embryons.

Les embryons, voilà ce qui a véritablement permis à l’Earl de la Budorière d’appuyer sur l’accélérateur génétique et surtout les taux.

D’un lot d’embryons, acquis en 2009 par le schéma de sélection naît notamment Floceane (Man-o-Man x Shottle), qui dévoile un index Net Merit à + 3.5 en TP !

M. Guibouin avec Flocéane en arrière plan.


Rapidement, l’idée de la collecter germe. Gunnar, Hora, Harrogate, Herivia, Hammig Isy, James Bond… Floceane se révèle à chaque fois prolifique et sa descendance dans le troupeau se développe à vitesse grand V. Sur les 45 descendants directs, 39 filles naissent. Fin décembre, 26 descendantes directes composaient le troupeau. Revers des collectes, Flocéane ne vêle pour la 1re fois qu’à 38 mois.

Pour lui pas de doute, « la Prim’holstein donne autant de taux que la normande ». Les résultats des efforts génétiques fournis s’observent au travers des statistiques sur l’évolution de la production laitière dans son troupeau.

Evolution de la production laitière de l’Earl de la Budorière sur les 4 dernières années

Année LAIT TP TB
2019 8451 35.5 42.5
2018 8757 35.1 41.4
2017 8540 33.3 40.4
2016 9313 33.0 39.3

Cette évolution s’effectue d’autant plus vite que l’élevage ne cherche pas forcément à faire vieillir ses vaches, les ¾ sont en 1re ou 2e lactation, et que pour le moment, la totalité des IA sur génisses s’effectue en semences sexées.

M. Guibouin précise tout de même, « en dehors de l’alimentation de base (ensilage maïs et herbe), en ration complète toute l’année, sur la période de pâturage (avril à juin) l’alimentation des vaches laitières est complétée par de la smartamine », ce qui a un impact non négligeable sur les taux.

Autre fait, la mise au pâturage, avec la fermeture du silo de maïs, qui peut créer de l’acidose subaiguë chez les vaches, génère chez ses laitières une inversion de taux. Ses vaches expriment alors tout en TP et chutent en TB.

Choix génétiques

M. Guibouin souhaite conserver les taux acquis, tout en améliorant ses index économiques. Et, s’il a longtemps sélectionné sur un index TB négatif, ses objectifs sont aujourd’hui différents. Inel, Taux, MP, Vitesse de traite et Capacité corporelle (largeurs et profondeur), voilà ce qu’il retient pour ses choix de taureaux, qu’il trouve principalement chez les fournisseurs français, et parfois selon les catalogues à l’étranger.

« La génétique, c’est la recherche permanente de la vache parfaite par le choix réfléchi des taureaux, où l’on a parfois la chance d’obtenir le produit idéal », conclut-il.

M. Guibouin en famille

Palmarès des meilleurs élevages en TP brut en 2019