Journée technique d’Holstiva sur les leviers de performances techniques et économiques

Publié le 21 décembre 2016

Le mardi 6 décembre, HOLSTIVA a organisé une journée technique avec pour thème : « les leviers de performances techniques et économiques ».

Pour l’occasion, le président d’Holstiva avait invité les autres syndicats de race du département car tous les producteurs de lait sont concernés par la crise qui nous submerge.
80 personnes ont fait le déplacement le matin pour assister à l’exposé de Katrine Lecornu, présidente d’EDF (European Dairy Farmer) et productrice de lait à Nonant (14). Elle représente un groupe lait de 500 éleveurs provenant de toute l’Europe, producteurs en agriculture conventionnelle ou biologique. Seuls 3 points sont importants pour adhérer à cette association :
– parler Anglais
– donner ses résultats comptables
– participer au congrès

Dans un premier temps, elle fait remarquer que les meilleurs éleveurs ont le même revenu dans tous les pays. Par contre, il existe des différences importantes à l’intérieur de chaque pays. Il existe très peu d’écarts concernant le prix d’équilibre entre les pays. Le prix d’équilibre est calculé de façon à payer toutes les heures travaillées mêmes les aides familiales. Le coût horaire est calculé différemment pour chaque pays en prenant comme barème le taux horaire pour un bac +2.
Par exemple, en France le coût horaire retenu est de 16€, plus pour les suisses, moins pour les polonais…
Le prix d’équilibre moyen constaté est de 362€/tonne en comptabilisant toutes les heures de travail. Pour les adhérents français, le prix d’équilibre se situe entre 280 et 600€/tonne.

De grandes idées à retenir :

– Mme Lecornu fait pourtant remarquer de grandes disparités entre pays concernant les charges. Par exemple, le fermage en France est en moyenne à 180€/ha (entre 120 et 300€/ha), alors que dans d’autres pays comme en Hollande par exemple, le prix de fermage est à 4 chiffres.

– Il ne se dégage par de relation entre prix du lait et résultat net à l’échelle européenne car chaque pays a des spécificités concernant les charges de production. Ainsi, les polonais, avec un prix du lait plus bas que la moyenne, gagnent aussi bien leur vie que les italiens avec un prix du lait plus élevé.

– Le coût de production est par contre très corrélé avec la rentabilité des exploitations.

– La taille des troupeaux n’est pas corrélée avec la rentabilité. On ne constate pas d’économie d’échelle.

– Dans l’union européenne, les contextes et les conditions de productions sont différentes ainsi que les politiques et stratégies laitières nationales. On est pourtant sur un marché européen et mondial mais les contraintes ne sont pas les même.

– Le pronostic des éleveurs est le même quel que soit les pays. Les producteurs prévoient une augmentation de taille de leurs troupeaux dans les années à venir. Il faudra en moyenne 1 UTH/70VL.

– La volatilité du prix du lait a fortement augmenté depuis 2007 avec la libération des interventions européennes, l’embargo russe…

– La rentabilité est très différente d’une ferme à l’autre et cela est très lié aux investissements.
Cela avec un prix du lait moyen de 323€/1000L depuis 2006 (Europe à 15)

En conclusion, Katrine Lecornu liste les points communs des « 25% meilleures » fermes les plus rentables.

1 bonne gestion du troupeau :

– Vaches en bonne santé et avec une bonne longévité
– Coût et efficacité alimentaire maîtrisés
– Fourrages de qualité produits à la ferme et pas cher

Mais seule, une bonne gestion technique ne suffit pas aujourd’hui.

1 bonne gestion stratégique :

– Gestion des investissements, de l’organisation du travail et des changements structurels
– Améliorer le rendement par vache par rapport au capital investi.

1 bonne gestion des risques :

– Volatilité des prix, sanitaire, météo…

En fin de matinée, Rémy Cherel de l’entreprise OLITYS (ingénieur nutritionniste) est intervenu pour présenter la stratégie de l’entreprise pour améliorer la rentabilité des exploitations.

Il travaille avec une vision globale de l’élevage basé sur l’équilibre des écosystèmes microbiens.

3 points clés sont importants dans les fermes :

– Une bonne nutrition ainsi qu’une bonne santé de l’animal
– Des conditions d’élevage et de logement saines (bâtiment et hygiène)
– Sols, plante et eau. De l’eau et des fourrages de qualité, bien conservés.

Visite du Gaec de la Robinais en après-midi

L’après-midi, les membres du GAEC de la Robinais à Chavagne nous ont accueillis sur l’exploitation de 150 vaches.

En introduction, Angéli Lebreton, conseillé Eilyps de l’élevage a présenté les résultats techniques de l’élevage et la ration.

Ensuite, le technicien PHF a exposé le bilan et la stratégie génétique dans le même objectif économique. Rémy Cherel nous a présenté des résultats chiffrés et les économies obtenues dans l’élevage du GAEC de la Robinais depuis la mise en place du programme Olitys. Les visites d’élevages, l’observatoire des animaux avec la méthode Obsalim et des analyses de lait poussées (histologie, bactériologie) ont permis de réduire significativement les problèmes.

L’éleveur, Vincent Lorand (en photo ci-contre) approuve les bienfaits sur son élevage notamment au niveau de la réduction très importante de mammites avec la mise en place de minéraux organiques et de complexes d’huiles essentielles. L’efficacité alimentaire a donc été améliorée.

Un chiffre technique à retenir : une augmentation de 0,1kg de lait par kg de matière sèche ingérée équivaut à un gain de 10€/1000L.

Merci aux membres du GAEC de la Robinais pour nous avoir ouvert les portes de l’exploitation ainsi qu’à Rémy Cherel (Olitys) pour sa présentation générale puis détaillée au niveau de l’exploitation visitée. Bravo à Katrine Lecornu pour la qualité de son exposé. Cela permettra à chacun de réfléchir et de se poser les bonnes questions sur sa propre stratégie d’élevage. Holstiva et ses partenaires peuvent se féliciter de la réussite de cette belle journée d’hiver.

Les techniciens PHF de l’Ille-et-Vilaine