Influence du sexe du veau sur la production laitière de la mère
Deux études, l’une américaine et l’autre française, ont été menées récemment sur l’effet du sexe du veau sur la lactation de sa mère.
Suite aux résultats contradictoires de ces deux études, nous avons souhaité faire le point afin d’y voir plus clair.
+ 100 à 150 kg de lait après la gestation d’un veau femelle pour l’étude américaine
Un article paru récemment dans une revue scientifique internationale et repris dans la presse française spécialisée en élevage mettait en évidence que la lactation des mères portant un veau femelle est plus élevée qu’en cas de gestation d’un veau mâle.
Cet article fait suite à une étude menée par des chercheurs américains, sur 2,4 millions de lactations de vaches Holsteins entre 1995 et 1999.
Selon cette étude, une vache Holstein produirait 100 à 150 kg de lait en plus après avoir été gestante d’une femelle (par rapport à un mâle). Les pourcentages de matières grasse et protéique restent identiques. On observe donc dans ce cas une influence du sexe du fœtus sur la quantité de lait produit par la mère lors de la lactation qui suit le vêlage. Cet effet est particulièrement élevé chez les primipares.
Le sexe du fœtus de la gestation en cours aurait lui aussi un impact sur la lactation. Les résultats montrent sur les vaches ayant mis bas des mâles sur deux gestations consécutives, une production laitière nettement inférieure. En revanche, on observe une différence de production de +445 kg sur les deux premières lactations entre les mères ayant vêlé de deux femelles consécutives, et celles qui ont eu deux mâles à la suite. Des vaches qui ont porté un mâle puis une femelle peuvent partiellement rattraper leur retard, mais leur production restera inférieure à celles qui ont porté une femelle en première gestation.
Résultats contradictoires sur les données françaises
Suite à ces résultats, une équipe de l’INRA a décidé de vérifier ces conclusions sur les données françaises. L’étude menée porte sur près de 9 millions de lactations de vaches Montbéliardes ou Prim’Holstein entre 2000 et 2008 et ce, sur les trois premières lactations.
Sur les 9 années étudiées et pour chacune des trois lactations, aucun effet significatif du sexe du veau porté n’apparait sur la quantité ou la richesse du lait en matière grasse ou protéine.
Le tableau ci-dessous reprend les résultats observés pour les deux races, sur les trois premières lactations. Les résultats sont exprimés par la différence observée entre la mise bas d’un veau femelle et celle d’un veau mâle.
En première lactation les effets du sexe du veau sont très faibles, contrairement à l’étude américaine où l’effet est très positif.
Pour les lactations 2 et 3, l’analyse montre un effet légèrement favorable des veaux mâles sur la production de leurs mères, de l’ordre de 40kg de lait, 0,6kg de MG et 0,6kg de MP. Ces résultats ne sont pas significatifs.
L’effet combinant le sexe du veau né et le sexe du veau porté durant la lactation a également été testé. Les différences de production laitière observées sont également très faibles.
L’étude menée par l’INRA ne confirme donc pas les résultats obtenus dans l’étude américaine.
L’absence de prise en compte de l’effet troupeau dans l’étude américaine pourrait expliquer ces différences de résultats.
Pour en savoir plus, vous pouvez visionner l’étude complète sur le site de l’Institut de l’Elevage.
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