Indexation 12/2 : Retour au calme

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Après l’indexation de février si compliquée à interpréter (changement de base mais surtout modification de la formule de l’Isu), cette sortie de juin nous ramène dans un paysage moins tourmenté.

Avec la fin prochaine de l’indexation des taureaux issus du testage classique, nous trouverons dans la catégorie « taureaux confirmés » un nombre croissant d’anciens «jeunes taureaux ». Ceux-ci ont été utilisés sur leurs résultats de typage ADN et leurs premières filles vêlées apporteront confirmation ou modification à cet index d’origine.
La sortie de juin 2011, avec ces si nombreux fils de Shottle, était sans doute la dernière du genre. D’abord parce qu’aucun père à taureaux n’a ensuite été assez attirant pour être autant utilisé dans les schémas de sélection (n’est pas Shottle qui veut…), ensuite parce que l’utilisation trop importante d’un même père à taureaux a depuis été évitée par les entreprises de sélection en vue d’une plus grande diversité.

 

Taureaux confirmés :

Massey, un numéro un français pas si français que ça !

 

Massey (Isu 197) est en effet un taureau américain dont l’index génomique français est enrichi par les résultats de ses filles américaines, en attendant que ne vêlent ses filles françaises. Nous trouverons celles-ci sur la zone Amelis par qui il a été mis en place, mais aussi sur tout le territoire français puisqu’il a également été vendu hors zone Amelis par Gen’France depuis le printemps 2009.

Massey (Isu 197)

Bien placé en Isu en 2011 avec ses seuls résultats génomiques, il avait déjà pris quelques points au fur et à mesure que son index production s’enrichissait de l’apport des résultats de 26 puis 70 filles américaines vêlées. Elles sont aujourd’hui 325 dans ce cas et, de plus, 76 d’entre elles ont été pointées, ce qui donne une valeur quelque peu différente à l’index morphologique. En effet, si les postes mamelle et membres confirment leurs bonnes valeurs, le poste capacité corporelle s’enflamme, passant de +0,3 à +1,9 grâce notamment à un index largeur aux ischions à +2,4. C’est une très bonne surprise au vu de son pedigree (son grand-père Form Bret étant négatif en capacité) ce qui fait de lui un des tous meilleurs fils de Mascol en format.

Sans doute LE fils de Mascol que nous attendions, c’est-à-dire avec les mêmes index fonctionnels performants que son père, mais auxquels s’ajoutent des caractéristiques morphologiques plus attrayantes (MO +2,8) et un index lait élevé (1 123kg). Dommage seulement qu’il transmette des bassins si renversés (iB -1,7), c’est bien le seul poste qui demandera attention dans les accouplements. Après, bien sûr, s’être assuré de l’absence de consanguinité proche, Mascol étant, rappelons-le, un fils de Mtoto comme Shottle ou FBI.

 

Autres nouveautés

Derrière Massey, le nouveau taureau indexé le plus haut en Isu est Cabaret, un des premiers fils de Roumare (Isu 173, GPM Stormatic). Ce n’est qu’une coïncidence mais lui aussi a un index prenant en compte (au moins pour la production) des filles étrangères puisque sa semence a d’abord été utilisée aux Pays-Bas. Peu laitier (-11 kg), il apportera beaucoup en taux (TP +3,3 et TB +2,0) et santé de la mamelle (+1,6).
Pour trouver presque aussi haut en Isu, il faut rester dans les taureaux utilisés auparavant dans la gamme « jeunes taureaux » et qui confirment leurs index de belle façon :

Barracuda (Isu 169)

  • Barracuda (Isu 169, FBI x O-man, Gènes Diffusion). Plein frère de Biolet, il sera facile à utiliser car il est très laitier (1 560 kg) sans être pour autant négatif en taux, complet en morphologie (+1,6) et positif en synthèse fertilité (+0,8). Il faudra juste le protéger sur la vitesse de traite plutôt lente (-0,9) et sur un index mammites cliniques seulement neutre (-0,1).
  • Comedien (Isu 169, Goldwyn x O-man, Creavia). C’est le meilleur fils de Goldwyn en Isu chez les taureaux confirmés. Son rapport lait/TP est très correct (647 kg/+1,2) et il est très améliorateur en mamelle (+1,7), membres (+1,8) et fonctionnels (STMA +0,9 et repro +1,1). Bref, tout serait parfait s’il n’y avait cet index tempérament à -2,6 qui complique tout.

Les nouveautés « classiques » ne sont pas si nombreuses, les pères à taureaux attendus de cette sortie ayant quelque peu déçu :

  • Bolton dont les premiers fils ont souvent récupéré les défauts marqués du père davantage que ses qualités, à l’exemple de Club Bol (porteur du gène Brachyspina) ou Climb Isy (TP -2,8). Seul Classy (Gènes Diffusion, Isu 163) fait illusion grâce à un index plutôt laitier (1 281 kg) et un bon index cellules (+1,6) tout en restant légèrement positif en synthèse repro (+0,4).
  • Buckeye et Toystory, tous deux fils de Bw Marshall, dont les fils présentent souvent un profil morphologique attirant mais sont irréguliers en taux et index fonctionnels. Il faut une part de chance pour qu’un des fils conjugue tous les bons critères, la preuve avec Creol Toy à 170 points d’Isu qui est déjà au catalogue de Creavia depuis février dernier (TP +0,3 STMA +1,2 Repro +0,4).

Autre fils de Bw Marshall moins utilisé que les précédents, Encino réussit à placer un fils au niveau respectable de 158 points d’Isu : Coquelicot (GPM Igniter, Creavia). En plus de son pedigree original, il apportera des taux à profusion (TP +1,5 et TB +5,3) et des index fonctionnels positifs.
L’originalité est aussi pour Balmain, un fils de Ronly, toujours chez Creavia (Isu 151, GPM Ford). Peu laitier comme son père, il se distingue surtout par un bon index santé mamelle à +1,4.
Ils souffrent bien sûr de la comparaison avec Massey mais d’autres fils de Mascol trouvent une place dans les catalogues : Binic (Isu 158, GPM Jesther) et Baroscol (Isu 156, GPM Morty), tous deux chez Gènes Diffusion. Le premier est un spécialiste de la qualité des membres et de l’aspect sanitaire des mamelles. Le second, plus laitier et plus améliorateur en format, n’est que neutre en synthèse fertilité.

 

Evolutions

Troisième du classement en février, Massey a gagné 20 points d’Isu pour s’emparer de la première place à un niveau presque record de 197 points.

Lui mis à part, la stabilité est de mise dans le haut du classement. Pour preuve, les 2 seuls nouveaux du Top 10 sont 2 taureaux qui viennent de passer au stade de taureau confirmé : Cabaret (Gènes Diffusion, Isu 173), premier fils de Roumare dans cette catégorie, et Bridgeport (Gènes Diffusion, Isu 173), fils de Mascol aux fonctionnels haut de gamme, mais pas disponible (†). Ils remplacent Creol Toy (Isu 170, -4) et Barracuda (Isu 169, -3) qui ne déméritent pas pour autant, étant seulement indexés depuis février. Dans ce Top 10, il faut également souligner la bonne performance de DT Benito (Isu 192, +8) qui a repris une grande partie des 11 points perdus en février.

La suite du classement livre peu d’évolutions individuelles importantes, les plus notables étant listées dans le tableau ci-dessous :

PROGRESSIONS D’INDEX NOTABLES
taureau père ES Isu évol postes responsables
TAUREAUX AVEC DES PREMIERES FILLES
Massey Mascol Amelis 197 +20 inel +43 à +54 et morpho +2,0 à +2,8
DT Benito Shottle Gènes Diffusion 192 +8 Légères progressions en morpho, STMA et longévité
Citroen Bolton Creavia 163 +7 index lait de 1252 à 1442 kg
Billard Mascol Gènes Diffusion 158 +5 morpho +1,0 à +1,3
Bernac Shottle Gènes Diffusion 153 +6 inel +33 à +37
Valek Free Freelance Creavia 144 +5 STMA +0,9 à +1,2 et repro -0,6 à -0,1
TAUREAUX AVEC L’ARRIVÉE DE FILLES DE SERVICE
Unserge Lheros Gènes Diffusion 157 +5 morpho +1,4 à +1,7 et repro +1,6 à +1,9
Tactic Dutch Boy Gènes Diffusion 143 +9 Inel, morpho et fonctionnels en hausse
Zeus Goldwyn Gènes Diffusion 139 +7 morpho, STMA et repro en hausse
Thillot Dutch Boy Gènes Diffusion 136 +6 inel +23 à +27
Troarn Dutch Boy Gènes Diffusion 132 +9 morpho +0,7 à +1,2 et repro moins négative
BAISSES D’INDEX NOTABLES
taureau père ES Isu évol postes responsables
TAUREAUX AVEC DES PREMIERES FILLES
Abribus Shottle Creavia 158 -5 inel +27 à +24
Arivera Shottle Gènes Diffusion 153 -5 STMA +0,6 à +0,3
Bijan Off Offroad Creavia 147 -7 STMA +1,0 à +0,8 et Repro +0,7 à +0,4
Aimar Shottle Gènes Diffusion 142 -6 inel +13 à +9
Beetle FBI Creavia 139 -7 fonctionnels en baisse
Boncop Mascol Amelis 137 -5 morpho +0,7 à +0,4 et STMA 0 à -0,2
Bonvalot Shottle Gènes Diffusion 135 -6 inel +35 à +30

 

Jeunes taureaux :

1 255 jeunes taureaux à plus de 130 points d’Isu, soit 100 de plus qu’en février

 

Une hiérarchie nettement différente

A part le phénomène du retour en force des fils de Man-o-man (voir plus loin), le changement est causé par l’afflux de nouveaux jeunes taureaux qui marque désormais chaque sortie. Ils sont ainsi au nombre de 9 parmi les 20 premiers de la liste. Avec la génomique, il faut maintenant se faire à l’idée que la « nouvelle génération » n’a plus besoin d’une année mais seulement de quelques mois pour faire son apparition.

Attention, ces jeunes taureaux nés dans la première partie de 2011 (dont le nom commence par G) seront rarement disponibles à la vente dès maintenant, n’ayant pas forcément l’âge de produire des stocks suffisants de semence, ou étant parfois réservés quelques mois pour les accouplements schéma par l’Entreprise de Sélection propriétaire. C’est le cas, par exemple du numéro un français Greg capj (Isu 199, Snowman x Bolton, Gènes Diffusion) ou du sixième de la liste Gibsons (Isu 193, Cypripede x Planet, Gènes Diffusion).

Pour qui veut vraiment utiliser les meilleurs taureaux en Isu, il y a bien des fils de Man-o-man (eh oui, encore lui…) mais qui sont enfin positifs en synthèse fertilité : Trickin (Isu 194, GPM Roumare, Gènes Diffusion), Lingo (Isu 189, GPM Goldwyn, Gènes Diffusion) ou Felman Isy (Isu 186, GPM Bolton, Amelis). Ou bien, pour continuer dans les petits fils de O-man, Fried Isy (Isu 190, Otto x Pagewire, Amelis) ou Brewmaster (Isu 189, Garrett x Shottle, Gènes Diffusion).

Des informations complémentaires sur ces derniers taureaux et sur les meilleurs des nouveautés disponibles vous attendent dans le Prim’Info à paraître prochainement.

 

Des variations qui peuvent trouver une explication

La variation moyenne de l’index Isu des 1 081 taureaux déjà indexés en février est positive (+1,5 point) alors qu’elle était légèrement négative en février.

les fils de Planet à la hausse

Une partie de l’explication pourrait résider dans la progression importante des 49 fils de Planet (de +3 à +17 points d’Isu) et des 61 fils de Man-o-man (de +2 à +12 points d’Isu). Rappelez-vous que, lors de la dernière indexation, ces fils de Planet et Man-o-Man avaient nettement chuté.

Ainsi, les fils de Planet ont gagné près de 9 points d’Isu en moyenne avec, par exemple, des progressions de plus de 9 points pour Facecy Eba et Evarne (Gènes Diffusion), Edelweiss et Electorat (Creavia), Enarch Isy (Amelis) ou Shame (Dynamis). Les critères à la hausse sont le plus souvent production, santé de la mamelle et fertilité vaches.

Même chose pour les fils de Man-o-man (presque 8 points de plus en moyenne) avec des progressions de plus de 9 points pour Finger et Figolu (Creavia), Farmoy EBH, Ebert et Eragny (Gènes Diffusion).

Pas étonnant dans ces conditions que les fils de Man-o-man occupent à nouveau le haut du classement (8 dans les 20 premiers et Famous Man qui remonte à la deuxième place).

Les évolutions sont aussi à la hausse pour les 21 fils de Mickey (+2 à +9) alors qu’elles sont à la baisse pour les 13 fils de Sidney (-1 à -7). Situation différente pour les fils de Bolton, père à taureaux plus ancien dont les index ne sont plus affectés par de nouvelles filles françaises qui entrent en production : les évolutions de ses fils sont réparties de façon égale en négatif et en positif (extrêmes -11 et +12).

Pour certains de ces pères à taureaux (Planet notamment), la nouvelle définition du nombre de filles nécessaires pour utiliser les DYD françaises des taureaux étrangers (voir l’article sur l’intégration des performances des filles dans les taureaux étrangers dans les indexations génomiques) n’y est sans doute pas étrangère.