Meilleurs Elevages 2015 : Un lait riche en protéines chez M. & Mme CHOPIN (61)

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Après cette étape dans le sud-ouest, où nous avons découvert l’élevage produisant le plus de lait, revenons en Normandie pour faire connaissance avec l’élevage ayant une excellente qualité protéique du lait. Avec un TP brut de 34,1 g/kg en moyenne sur l’année, l’élevage de Mme CHOPIN Marie-Christine décroche cette année la 1ère place des Meilleurs Elevages en TP brut en 2015. .

Elevage de Mme CHOPIN Marie-Christine – AVOINE (61)
37 VL Prim’Holstein
372 000 L de quota
78 ha de SAU
2 UTH
Historique dans les palmarès meilleurs élevages :
– 46ème du palmarès TP brut en 2013
– 23ème du palmarès TP brut en 2014

Une qualité de lait permise grâce à un travail passionnant sur la génétique Prim’Holstein

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Un élevage installé au cœur de l’AOC JORT et CAREL

C’est au sud du bocage normand, à l’ouest d’Argentan, que M. et Mme CHOPIN se sont installés en septembre 96. Alors que monsieur était salarié agricole dans le monde équin et que madame était infirmière, ils optent tous deux pour une reconversion professionnelle : opportunité et choix de vie. Le couple reprend alors l’exploitation de leur voisin partant à la retraite et choisit de se lancer dans une filière de qualité avec l’AOC Le Petit (camembert de Normandie). A noter que lors de l’achat, le troupeau était composé de 100% de Prim’Holstein. Le respect du cahier des charges de l’AOC leur a donc notamment imposé d’inclure des vaches de race Normandes dans l’effectif.

L’exploitation reprise comprenait une stabulation avec une aire paillée et une salle de traite épis 2×5, que M. & Mme CHOPIN ont simplement aménagée : mise en place du décrochage automatique dans la salle de traite et installation d’un Distributeur Automatique de Concentré (DAC) pour assurer de meilleures performances alimentaires. Selon M. CHOPIN, « cette dernière installation a permis un gain d’environ 1 000 kg de lait brut pendant la première année d’utilisation ».

L’alimentation des vaches continue de se faire en libre-service au silo. La ration de base est composée d’ensilage de maïs, sur lequel est versé de la mélasse, du foin à volonté et des céréales aplaties. Les concentrés disponibles au DAC sont composés de colza, soja et tournesol.

Une génétique construite en 19 ans

Sur l’exploitation, c’est M. CHOPIN qui gère la génétique du troupeau. Passionné de génétique équine, il s’est fortement intéressé à la génétique Prim’Holstein et a construit génération après génération le troupeau élevé par le couple aujourd’hui (avec une production de TP brut de 34,1 g/kg et un index TP à +0,74). Seul regret, il aurait aimé inséminer lui-même ses vaches lors de l’installation avec son épouse.
En 2002, une femelle va devenir la vache souche d’une lignée : TRENTINE (Trent x Fatal). Au cours de sa carrière de 9 ans, elle a eu une descendance quasi-exclusivement composée de femelles (6 femelles pour 1 mâle).
JAVEL (Haron GAH x Van Gogh) à 166 pointsd’ISU et IGNAMPIRO (Wyman Piro x Toystory) à 144 points d’ISU (avec un index lait à +435 kg, un index TP à +1,3 et un index STMA à +0,8) sont des descendantes de cette vache. Quand on regarde cette lignée, on constate l’excellente transmission du potentiel génétique, que ce soit dans les index de production ou pour la santé de la mamelle.

Détaillons un exemple de cette lignée sur laquelle M. CHOPIN fonde de grands espoirs :

  • DROUMIE (Roumare x Trent), fille de TRENTINE, 144 points d’ISU avec un index lait à +709 kg, un index TP à +0,6 et un index STMA à +1,4. Elle est actuellement en 4ème lactation et tout comme sa mère sa descendance est composée exclusivement de femelles ;
  • FANIDOL (Mascol x Roumare), fille de DROUMIE, indexée à 155 points d’ISU avec un index lait à +431 kg, un index TP à +1,4 et un index STMA à +1,4. Vache dont M. CHOPIN espérait voir un descendant intéresser le centre d’insémination ;
  • JANIDOL (Mascalèse x Mascol), fille de FANIDOL, dont l’index génomique est de 149 points d’ISU, avec un index lait à +139 kg, un index TP à +1,2 et un index STMA à +1,0 ;

Côté concours, M. CHOPIN a commencé au niveau local en 1998 et, en tant que membre du bureau organisateur des concours de son canton, il participe au moins à un concours chaque année. Bien qu’il ait obtenu de nombreux 1er prix, avoir une « bonne » vache au SPACE, à Rennes, ou au Salon de l’Agriculture, à Paris, aurait été une reconnaissance ultime.

Une sélection génétique pour répondre aux critères de l’AOC

La valorisation de leur production s’effectue à travers la filière AOC qui impose le respect d’un cahier des charges strict : race, alimentation, sanitaire. Pour le respecter, M. & Mme CHOPIN ont sélectionné intensivement en race Prim’Holstein sur les taux protéiques (TP) et les taux butyreux (TB), mais aussi sur la santé de la mamelle. En janvier 2015, le cahier des charges a imposé la présence de 25% de vaches de race Normande dans le troupeau, pour obtenir les 25 centimes de prime. Les éleveurs, ne possédant que 15% de Normandes, préfèrent renoncer à cette prime plutôt que de se séparer, après 19 ans de sélection, d’une bonne génétique en race Prim’Holstein. D’ailleurs le couple estime qu’en « se comparant à des troupeaux 100% Normandes, nous obtenons des taux largement à la hauteur ». Désormais seule la prime pour la qualité sanitaire du lait, et l’alimentation sans urée des vaches, soit 15 centimes, leur est attribuée.

Heldostar ou encore Ford sont des taureaux qui ont laissé une partie de leur patrimoine dans le troupeau. Le premier était un taureau complet avec de bons index pour tous les postes et le second avait comme points forts des index élevés en taux. Actuellement, le choix de taureaux se fait en fonction des objectifs de sélection cités plus haut et le plus souvent les accouplements sont réalisés avec des taureaux élevés en ISU.

M. CHOPIN réalise lui-même les accouplements de ses animaux et prend toujours conseil auprès de techniciens, comme Florent CARRE, technicien PHF du secteur. Bien que content de l’avancée permise par la génomique, il reste prudent quant à l’utilisation de celle-ci de façon massive. Pour avoir une disponibilité encore plus large de taureaux, avec un potentiel génétique répondant aux objectifs de sélection de l’élevage, il effectue ses achats de doses en France et à l’étranger. Admirateur de « belles vaches », il souhaite obtenir des vaches ayant une morphologie fonctionnelle et adaptée à leur système d’élevage.

Côté valorisation de la génétique de l’élevage, le couple vend chaque année des femelles en lactation. Le plus souvent ce sont des femelles qui ne correspondent pas aux objectifs de sélection fixés par l’élevage, mais qui s’adaptent très bien dans les autres systèmes. Aucun mâle de l’élevage n’est entré en centre d’insémination, malgré les espoirs fondés par M. CHOPIN avec la lignée FANIDOL. Peut-être que la génération suivante avec JANIDOL concrétisera ce souhait.

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Une passion de la génétique à transmettre

C’est suite à une reconversion professionnelle que le couple s’était lancé dans l’aventure il y a 19 ans. Passionné par son métier et la génétique, M. CHOPIN souhaiterait transmettre son savoir à un repreneur. Les éleveurs se sépareront de leur cheptel et de leur exploitation d’ici 2 ans. Ils espèrent trouver une personne motivée qui reprenne l’ensemble de leur élevage.

Pour cette 1ère place du palmarès 2015 des Meilleurs Elevages en TP brut, nous félicitons M. & Mme CHOPIN.

Dans les jours à venir, le tour de France 2015 des meilleurs élevages reste dans l’ouest, puisque vous pourrez découvrir le meilleur élevage en index morphologie : l’EARL PJP PASQUET Jean-Pierre (35).

 

Toutes les précédents articles sont disponibles ici : //primholstein.com/top-listes/meilleurs-elevages-2015/