La Fertilité de la Prim’Holstein sur la dernière décennie

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Une étude de l’IDELE, en collaboration avec l’UNCEIA et l’INRA, publiée fin 2014 a comparé la Prim’Holstein face à ses contemporaines laitières Montbéliardes et Normandes. A la lumière de cette étude, nous avons réalisé un état des lieux de la fertilité de notre race.

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 Crédit photo : Perimony Aude

 

Comportement taux de réussite d’IA en Prim’Holstein

L’index fertilité a été intégré dans l’Isu lors de la modification de son calcul en 2001. Aussi, les bénéfices apportés par cet index sont observables à partir de 2004 pour les premiers individus entrant en lactation.

Entre 1999 et 2004, le taux de réussite d’IA pour la race Prim’Holstein avait fortement diminué (-5,2 pts). Mais les choix de sélection des éleveurs et la prise en compte de la fertilité dans le calcul de l’Isu ont permis de redresser la barre et d’obtenir une très légère hausse du taux de réussite d’IA pendant les 8 années suivant 2004. Ce constat de l’évolution de la fertilité est à mettre en parallèle avec le gain de production de lait réalisé depuis 2004, car la production laitière et la fertilité ont une corrélation négative (-0,22). Autrement dit, il y a un effet de vase communiquant, une sélection uniquement sur le gain de production laitière entrainerait une diminution de la fertilité et inversement. Ce point, nos éleveurs semblent en tenir compte, car depuis 2004, les chiffres du contrôle laitier montrent une augmentation de la quantité de lait produit en lactation brute de + 1274 kg en 8 ans avec une fertilité qui, on peut le voir dans le graphique ci-dessous, ne diminue pas.

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Sur ce graphique, on constate aussi que la nouvelle génération de vaches possède un taux de réussite d’IA plus élevé que ses prédécesseurs (une variation entre + 2,1 et + 2,6 pts sur les 8 ans). Ce résultat sur le taux de réussite d’IA chez les primipares de race Prim’Holstein est donc un indice favorable quant à l’amélioration de la fertilité à venir de notre race.

En ce qui concerne les génisses Prim’Holstein, le taux de réussite d’IA est comparable à celui des génisses laitières des deux autres races de l’étude et oscille autour de 55% de réussite. L’arrivée du sexage de la semence a-t-elle engendré une diminution du taux de réussite d’IA?

 

2008 : montée en puissance de l’IA sexée

La semence sexée, est assurément l’innovation des années 2000 dans le domaine de l’insémination artificielle. Son utilisation en race laitière permet d’assurer la naissance de femelles dans 90% des cas. Cependant, le revers de la médaille de cette innovation réside dans la diminution du pouvoir fécondant des spermatozoïdes ayant subis un traitement de séparation. Aussi, la baisse de 10 à 15% du taux de réussite d’IA en semence sexée par rapport à une semence conventionnelle a orienté les éleveurs à effectuer des IA sexées sur les génisses et le plus souvent en première IA (IAP).

Jusqu’en 2010, la pratique de l’IA sexée était moins répandue en race Prim’Holstein que pour sa contemporaine originaire de l’Est de la France (notamment pour les IA sexées sur vaches). Mais depuis, la part d’IAP sexées sur génisses n’a cessé d’augmenter pour atteindre 30% des IA totales sur génisses en 2013. On aurait donc pu s’attendre à une diminution du taux de réussite d’IAP chez les génisses Prim’Holstein. Or ce n’est pas le cas, le taux de réussite d’IAP pour les génisses reste à une moyenne de 54,7% (+/- 0,7).

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Les chiffres de 2013 et 2014 seront intéressants pour confirmer cette tendance à maitriser la fertilité des génisses malgré l’intensification de la pratique d’IA en semence sexée. Cette maitrise pourrait s’expliquer par une amélioration de la technique de sexage, mais aussi par l’intérêt que l’éleveur porte à la détection et au suivi des chaleurs de ses génisses Prim’Holstein.