La fertilité : des signes encourageants

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Une étude récente menée conjointement par l’Institut de l’Elevage, l’INRA et l’UNCEIA fait le point sur la fertilité des races laitières ces dernières années. Et les premiers résultats sont encourageants. Voici un résumé.

Les données utilisées pour l’étude concernent les femelles et leurs inséminations au cours des campagnes de 2000 à 2009. Comme pour l’évaluation génétique, certaines données ont été exclues : les vaches après le 4ème vêlage, les génisses de moins de 12 mois ou de plus de 3 ans à la date de l’IA, les femelles de père inconnu et les IA au-delà du 4ème retour.           

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Stabilisation des taux de réussite à l’IA

Après une baisse du taux de réussite des IA entre les campagnes 2000 et 2004, les résultats de reproduction se sont stabilisés en Prim’Holstein.
Figure 1.  Taux de réussite des IA1 par campagne
Un léger recul a cependant été observé lors des campagnes 2007 et 2008 avec un intervalle vêlage-1ère IA et un intervalle vêlage-IA fécondante plus longs. Mais lors de ces périodes,différents facteurs sont venus perturbés les résultats de reproduction et notamment la FCO.

Les chiffres de 2009 sont déjà plus rassurants avec des taux de non retours 18-90 jours plutôt meilleurs que ceux des 2 années précédentes pour les vaches comme pour les génisses de la race.

Il est intéressant de noter que les génisses des 3 grandes races laitières présentent des taux de réussite à l’IA semblables, ce qui n’est plus le cas chez les vaches. Les aptitudes raciales ne peuvent pas induirent seules de tels écarts chez les vaches.   Les conditions d’élevage variées entre les races ainsi que les niveaux de production expliquent aussi en grande partie les différences observées.
2010-12-08 btia tx_ia1.jpg

Des difficultés de fécondation toujours marquées

Depuis 2000, on constate un allongement régulier de l’intervalle vêlage-IA fécondante (Figure 2). Cela peut s’expliquer par une mise à la reproduction  plus tardive mais aussi par l’augmentation du nombre d’IA nécessaires par femelle (Tableau 1).

Après des années 2007 et 2008 où l’intervalle vêlage-IA fécondante a particulièrement augmenté, l’année 2009 annonce un mieux avec un intervalle plus court.

Figure 2.  Evolution de l’intervalle vêlage-IA fécondante

 Tableau 1. Pourcentage de femelles inséminées 3 fois ou plus par campagne

Génisses
Vaches
 2008
Variation
par rapport à 2000
 2008
Variation
par rapport à 2000
Prim’Holstein
15%
+2%
29%
+6%
Montbéliarde
13%
+1%
19%
+2%
Normande
15%
+2%
22%
+4%
2010-12-08 btia evol_ivia_fecond.jpg

De bons espoirs avec la génétique

Du côté de la génétique, l’intégration des fonctionnels dans les objectifs de sélection semble enfin porter ses fruits : +0.08 points d’index pour les Prim’Holstein nées en 2005 comparées à celles nées en 2001. De plus, les primipares mises à la reproduction en 2008 obtiennent  de meilleurs résultats que les générations précédentes. Il a été estimé que sur les 5 dernières générations de vaches, le redressement génétique représente 40-45% de l’amélioration constatée du taux de réussite.

Tableau 2. Evolution du taux de réussites de IA totales et du niveau génétique fertilité entre les vaches nées en 2001 et en 2005

Evolution du taux de réussite
des IAT (primipares)
Evolution de l’index fertilité
En points d’index
En équivalent % réussite
Prim’Holstein
+1.4%
+0.08
+0.6%
Montbéliarde
+1.3%
+0.22
+1.5%
Normande
-0.8%
-0.04
-0.3%
Les dix dernières années ont été marquées par l’intégration de la fertilité dans les objectifs de sélection et la mise à disposition d’indicateurs associés pour aider les éleveurs dans leur lutte contre les problèmes de reproduction. Cette stratégie semble aujourd’hui payante puisque, malgré des événements exceptionnels er pénalisants comme la FCO, la dégradation de la fertilité observée dans notre race semble stoppée. L’évolution génétique des jeunes générations de vaches Prim’holstein est encourageante et contribue à ce redressement. Dans les années à venir, on peut espérer que des informations génomiques nouvelles, plus précises et plus précoces permettront d’encore mieux évaluer les reproducteurs sur la fertilité femelle pour une maîtrise accrue de la reproduction des bovins laitiers.


D’après Fertilité et génétique : la réconciliation,
BTIA n°137, sept 2010